Le report de l’âge de départ à la retraite serait bénéfique pour la santé : un départ tardif limiterait les risques de contracter la maladie d’Alzheimer.
Actuellement, certaines mesures comme l’allongement de la durée de cotisation, qui reculent implicitement l’âge de départ à la retraite, sont incluses dans le projet de loi de réforme des retraites. Cette disposition est indispensable pour réduire les déficits des caisses des régimes de retraite et pour absorber la « bosse démographique de la génération du baby-boom », même si la réforme de 2010 a déjà reculé l’âge légal de départ de 60 ans à 62 ans. Une récente recherche scientifique a permis de conclure que plus on repousse l’âge de départ à la retraite, plus le risque de contracter la maladie d’Alzheimer est faible.
3 % de risque de démence en moins par année de travail
Françoise Forette, professeur de médecine interne et de gériatrie à l’Université Paris V et présidente du Conseil de surveillance de l’Hôpital Broca, a réalisé une étude et a découvert un autre avantage qui découlerait d’une carrière professionnelle plus longue. Travailler plus longtemps aiderait à lutter contre l’émergence de la maladie d’Alzheimer. Cette enquête a été effectuée sur la base de données de santé et de retraite des 430 000 assurés qui cotisent et qui sont pris en charge par le RSI (Régime social des indépendants). Les responsables se sont penchés sur l’âge de survenance des premiers signes de démence en fonction de l’âge de départ à la retraite.
Les résultats sont formels : il y a 3 % de risque de démence en moins par année de travail supplémentaire. Ainsi, si un senior décide de reculer son âge de départ à la retraite de 5 ans, les risques de développer une maladie neurologique dégénérative diminueraient donc de 15 %. Françoise Forette a argumenté en déclarant que l’activité professionnelle maintient les stimulations cognitives à un niveau élevé, favorise les capacités intellectuelles et freine l’apparition de troubles mentaux. Il faut savoir que ces stimulations qui sont bénéfiques pour la santé psychique diminuent considérablement au moment de la retraite.
Des résultats qui devraient intéresser les pouvoirs publics malgré quelques lacunes
Bien que les résultats de cette étude soient encourageants pour les chercheurs, ils sont approximatifs pour les raisons qui suivent. Il faut noter qu’elle n’a été réalisée que sur les données du RSI. Par ailleurs, le niveau intellectuel des assurés n’a pas été pris en compte : pourtant, le risque de démence diminue aussi lorsque le niveau d’éducation et le niveau de vie sont élevés.
Les résultats devraient quand même être développés par les autorités étatiques parce que l’espérance de vie des Français est de plus en plus élevée, en particulier pour les femmes : 20 ans pour une femme de 70 ans et 5 ans pour une retraitée de 90 ans.
Ainsi, l’âge de départ devrait encore reculer dans les années à venir si le gouvernement veut conserver le système par répartition.