Les pensions de retraite vont augmenter plus lentement que les salaires dans les années à venir. Le niveau de vie des retraités va donc progressivement diminuer comparé à celui des actifs.
Le 15 avril 2014, l’Insee a publié les résultats d’une étude qui ont indiqué que les pensions de retraite ne seront plus revalorisées au même rythme que les revenus des actifs. En effet, le mode d’indexation des retraites et des salaires de référence pour le calcul des pensions a changé.
Les pensions vont augmenter malgré l’écart qui se creuse
Si les pensions et les revenus des actifs progressent de la même manière jusqu’ici, la tendance va changer au cours des prochaines années : selon les chiffres de l’Insee, les retraités touchaient en 2011 entre 93 % et 96 % des revenus des actifs. Lorsque les retraités ne remboursaient plus de prêt immobilier, ils percevaient pratiquement le même revenu que les travailleurs.
D’après les estimations des responsables de l’Insee, ce taux pourrait baisser entre 70 % et 85 % en 2060. Cette baisse serait encore plus importante si les revenus qui découlent du patrimoine et les prestations sociales (APA, minimum contributif, etc.) ne sont pas considérés : les retraités ne recevront qu’entre 67 % à 80 % des revenus des actifs en 2060.
Pourtant, le montant des pensions de retraite va augmenter d’ici 2060 parce qu’elles continueront de profiter des effets de croissance selon l’auteur de l’étude.
Un écart qui découlerait du changement de mode d’indexation des pensions
L’écart entre les pensions et les revenus des actifs serait le résultat du changement du mode d’indexation des retraites et du changement du mode d’indexation des revenus portés au compte (Revenu annuel moyen) considérés dans le calcul des pensions. Depuis 1993, la revalorisation annuelle des pensions de base et des salaires privés n’est plus effectuée par rapport à la hausse moyenne des salaires, mais par rapport à l’inflation (hausse des prix à la consommation hors tabac). Cette règle s’est peu à peu étendue aux autres régimes avec les autres réformes (2003 et 2008).
Comme les salaires augmentent plus vite que l’inflation depuis quelques années, l’écart entre les pensions et les revenus des actifs se creuse, même si les pensions continuent d’augmenter. Si les pensions complémentaires (Agirc-Arrco) n’avaient pas été gelées et si le mode d’indexation n’avait pas changé, les pensions auraient augmenté de 21 % du produit intérieur brut (PIB) français en 2060. Pourtant, avec tous ces changements, elles ne hausseraient que de 14 % du PIB selon l’Insee au cours de la même période.