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Les auteurs de bandes dessinées se sont mobilisés pour contester la réforme de leur système de retraite. Ils ont également dénoncé « la paupérisation croissante de leur profession ».

Au cours du festival d’Angoulême qui a commencé le 31 janvier 2015, les auteurs de bandes dessinées ont défilé dans les rues avec des banderoles sur lesquelles ils ont inscrits leurs revendications.

Rappelons que cette manifestation était prévue depuis quelque temps et des auteurs de renom tels que Pénélope Bagieu, Fabien Velhmann (Spirou et Fantasio), Denis Bajram (Universal War) et Lewis Trondheim l’ont honoré de leur présence.

Des revenus en dessous du SMIC

D’après un constat dressé lors des Etats généraux de la bande dessinée à Angoulême, une cinquantaine d’auteurs seulement, sur les 1 300 professionnels dénombrés en France, peuvent vivre décemment avec les revenus qu’ils gagnent.

Le représentant du Snac-BD (Syndicat national des auteurs et des compositeurs, section BD) Denis Bajram a attiré l’attention des hauts responsables sur le cas des assurés percevant des revenus inférieurs au SMIC qui deviennent de plus en plus nombreux. Il a rajouté que la bande dessinée alimente la créativité française et sa disparition pourrait menacer d’autres secteur comme l’animation ou l’industrie du jeu vidéo dans le pays.

En général, les débutants ne touchent que 8 % sur les ventes réalisées, alors que l’album ne coûte que 15 euros. Les auteurs célèbres gagnent jusqu’à 12 %, voire 13 % des recettes réalisées. Pourtant, les albums ne se vendent qu’à quelques milliers d’exemplaires à cause de la concurrence : en effet, tous les ans, 2000 nouveautés sont proposées sur le marché et les traductions de mangas ou de comics intéressent également un grand nombre de lecteurs.

 

Hausse des cotisations de retraite complémentaire

Malgré la sympathie ressentie à leur égard, les professionnels de la bande dessinée sont souvent confrontés à de grandes difficultés financières. L’année dernière, les auteurs ont appris que leurs cotisations de retraite complémentaire allaient augmenter, une mesure incompatible à l’importante baisse de leurs revenus au cours de ces dernières années.

Il faut savoir que le nombre de nouveautés publiés chaque année a été multiplié par sept, alors que le nombre de lecteurs n’a que très peu augmenté.  Il faut savoir que les auteurs, même ceux des séries les plus appréciées, vivent dans une extrême précarité parce qu’ils ne bénéficient pas d’un régime qui leur garantit des indemnités en cas de chômage, de congés payés ou encore de congé maladie et ils ne profitent même pas d’une assurance vieillesse.        

Les auteurs de bandes dessinées ont déjà publié une lettre ouverte à la ministre de la Culture en juin 2014 (Aurélie Filipetti à l’époque) pour demander la suspension de la réforme de leur régime de retraite. Cette lettre a été signée par près de 750 auteurs.