Par le

Le financement de la perte d’autonomie ne figure pas parmi les priorités de plus de neuf entreprises françaises sur 10. Les professionnels de l’assurance estiment que les entreprises devront tôt ou tard participer au financement de la perte d’autonomie.

Alors que l’enjeu de la dépendance et la perte d’autonomie devient de plus en plus important, la plupart des Français ne bénéficient pas d’un système de couverture au sein de leur entreprise.

Une étude réalisée en fin 2014 a permis de savoir que 91 % des entreprises ne disposent d’aucun système de couverture pour leurs employés.

Dans le cadre de cette enquête, les responsables de la branche spécialisée dans le conseil en ressources humaines chez Mercer ont interrogé des salariés travaillant au sein de 80 sociétés.

La prise en charge de la dépendance reste un projet à long terme

D’après ce sondage, 50 % des entreprises ayant participé à cette étude projettent de mettre en place une couverture pour prévenir la dépendance, mais il s’agit d’un programme à long terme. 9 % de ces sociétés proposent des dispositifs de couverture, mais les clauses restent limitées : en effet, lorsque l’employé quitte l’entreprise, quel qu’en soit le motif (changement d’employeur, retraite, etc.), il perd les droits qu’il a acquis.

Pour leur défense, les entreprises argumentent en évoquant les difficultés d’évaluation du coût des garanties dépendance. 60 % des responsables n’arrivent pas à déterminer la part de budget qu’ils doivent allouer à la dépendance. 75 % des entreprises estiment qu’elles sont mal informées sur le sujet.

 

Le rôle des entreprises dans la prise en charge de la perte d’autonomie

Les chefs d’entreprises redoutent la difficulté liée à la prise en charge de la perte d’autonomie d’un ancien salarié parti en retraite une quinzaine d’années auparavant. Il faut noter que la dépendance ne survient qu’au-delà des 80 ans.

Toutefois, les employeurs devront contribuer à la couverture de la perte d’autonomie : en effet, le défi du coût implique la participation de tous les acteurs concernés, à savoir les actifs, les retraités et les entreprises. Rappelons que les retraités s’acquittent de la « Casa » depuis le mois d’avril 2013 en vue de financer les nouvelles dispositions instaurées pour améliorer la prise en charge de la dépendance.

La participation des sociétés dans le financement de la dépendance est inévitable parce que le nombre de salariés aidants (des actifs qui travaillent et qui doit s’occuper d’un proche dépendant) ne cesse d’augmenter. En effet, 50 % des 8 millions d’aidants travaillent encore d’après la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.

 

Des solutions d’assurance dédiées

Cette situation va pousser les actifs confrontés à la dépendance d’un proche à s’absenter fréquemment et les entreprises en subiront les conséquences. Cette analyse devrait pousser les dirigeants de sociétés à anticiper en mettant des solutions d’assurance dédiées à la disposition de leurs salariés.

Il faut noter que certains groupes proposent déjà des modules d’information et aident leurs employés à entreprendre les démarches administratives pour se prémunir de la dépendance. Cependant, les aides financières ou les aménagements des horaires de travail pour les aidants qui doivent s’absenter sont encore très rares.