Pendant des années, les étrangers, notamment les Français, ont choisi le Portugal pour s’installer afin de bénéficier d’un régime fiscal très avantageux. Mais la taxation des pensions perçues hors du pays au taux de 10 % a considérablement réduit son attractivité pour les retraités. Désormais, il n’occupe plus que la 5e place d’un classement des meilleures destinations pour ce public.
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Les causes de la perte d’attractivité du Portugal pour les retraités français
Le changement des règles fiscales a poussé 66 % des Français qui envisageaient de passer leur retraite au Portugal à renoncer à leur projet. L’impact est perceptible à Lisbonne, auparavant très prisé des cadres supérieurs, et dans la région de l’Algarve, réputée auprès des retraités moins fortunés (avec des revenus mensuels inférieurs à 1500 euros).
Pour certains professionnels de l’immobilier local, le nouveau gouvernement socialiste est responsable de la dégradation de l’image du Portugal à l’international. Ils déplorent par ailleurs l’évocation d’une « fin d’eldorado fiscal » par la presse. Quelques-uns expliquent que ce régime fiscal permet aux retraités étrangers qui paieraient leurs impôts dans leur pays d’accueil d’éviter un redressement fiscal en cas de requalification en résident fiscal français.
La pandémie de Covid-19 et la crainte d’une autre vague de contaminations représentent un autre frein. Les propos du secrétaire d’État aux affaires européennes, qui a recommandé la vigilance en ce qui concerne le Portugal a encore pesé sur les demandes pour cet été, qui pourtant est une période traditionnellement propice.
Émergence de destinations européennes concurrentes sur le volet fiscal
Malgré ces récents inconvénients, les experts rappellent les atouts du Portugal : la sécurité, la douceur de vivre et le coût de la vie inférieur de 25 % à celui de l’Hexagone. De plus, si un budget d’environ 263 000 euros suffit pour s’offrir une maison au Portugal, il faut compter près de 338 000 euros en Espagne. Une partie des acheteurs n’a donc pas abandonné son projet, mais l’a mis en suspens en raison de la situation sanitaire.
Il reste que la concurrence se durcit avec la montée en puissance des voisins comme la Grèce. D’une part, les prix de l’immobilier sont compétitifs avec un mètre carré vendu entre 3500 et 4000 euros dans certaines cités balnéaires proches d’Athènes. Par ailleurs, les étrangers sont taxés à seulement 7 % sur leurs pensions de retraite pour une période de 15 ans. Pour l’heure, l’instabilité présumée du pays et le caractère récent des règles fiscales, qui ne s’appliquent d’ailleurs qu’aux résidents fiscaux, suscitent des réticences. Le taux d’imposition est encore plus faible en Italie, mais assorti de plusieurs conditions, dont une résidence dans une ville comptant moins de 20 000 habitants et située dans la partie sud.
Le Portugal n’entend pas se laisser distancer sans réagir. Les réseaux immobiliers font la promotion de destinations moins populaires, mais non moins agréables, comme Azeitão, petite ville pavillonnaire située à une quarantaine de kilomètres de Lisbonne. 2000 Français ont choisi d’y élire domicile ces 4 dernières années.
Enfin, pour ceux qui considèrent la fiscalité comme un critère prioritaire, l’Andalousie pourrait répondre à leurs attentes. La demande provenant d’hommes d’affaires de 55-65 ans a connu une hausse notable en un an. Les arguments : un régime de taxation favorable pour les donations et les successions, exonérées en dessous de 1 million d’euros et allégées de 99 % au-delà.