Compte pénibilité : Édouard Philippe a dévoilé les modifications
Le samedi 8 juillet dernier, Édouard Philippe, le premier ministre, a révélé aux partenaires sociaux les principales mesures de la réforme du compte pénibilité qui entreront en vigueur en 2018. Le gouvernement a trouvé un compromis qui tient compte des aspirations de la CFDT, très attaché à cette réforme initiée pendant le quinquennat de François Hollande, mais aussi des critiques du patronat qui s’oppose à ce qu’il qualifie « d’usine à gaz ».
L’appellation du dispositif va également changer : Emmanuel Macron a tenu sa promesse de campagne en remplaçant l’expression « compte pénibilité » par « compte de prévention ». Rappelant que ce compte est destiné aux salariés du privé soumis à des facteurs de pénibilité de cumuler des points qui vont lui permettre de faire une demande de retraite anticipée, de bénéficier d’une formation ou encore de travailler à temps partiel en percevant le même niveau de rémunération.
Les six critères qui resteront inchangés sur le "compte de prévention"
Certains critères sont déjà entrés en vigueur en 2015 et malgré le changement de l’appellation du dispositif, les modalités de prise en compte des 6 critères suivants resteront les mêmes :
- travail de nuit ;
- températures extrêmes ;
- travail en horaires alternants ;
- travail répétitif ;
- travail en milieu hyperbare ;
- nuisances sonores.
Des modifications prévues pour les 4 autres critères
- postures pénibles ;
- exposition à des substances chimiques ;
- manutention de charges lourdes ;
- vibrations mécaniques.
À la fin du mois de mai 2017, au début de la concertation sociale sur la réforme du droit du travail, Édouard Philippe a déclaré qu’un dispositif plus simple sera mis en place d’ici la fin de l’année. Le dispositif réformé sera applicable dès 2018, d’après les déclarations du premier ministre.
Le mode de financement du "compte de prévention" va changer
Les réactions des partenaires sociaux
Le 9 juillet dernier, le président de la CFDT a réagi sur Franceinfo en indiquant qu’il regrettait que la nouvelle version du compte pénibilité prévoie la suppression de la cotisation imposée aux employeurs.
Rappelons que deux taxes ont été mises en place pour financer le compte pénibilité :
- toutes les entreprises doivent s’acquitter d’une cotisation de base de 0,01 % sur les rémunérations ;
- elles payent également une cotisation additionnelle de 0,2 % si elles emploient au moins un salarié exposé à la pénibilité au-delà des seuils. Ce taux augmente à 0,4 % lorsque l’employé est exposé à plusieurs critères.