La retraite : une période qui sonne la fin de tous les tracas liés à la vie professionnelle et le début des vacances permanentes. On l’aura compris, ceci n’est qu’une vision utopique de ce qu’est vraiment la retraite. Pour pouvoir profiter au mieux de cet « âge d’or », le futur retraité doit, alors qu’il n’a pas encore totalement levé le pied, s’informer sur ce dont il aura droit une fois qu’il aura définitivement arrêté. Et il a de quoi faire parce que les lois régissant la retraite n’ont eu de cesse de connaître des révisions ces dernières années. Pour faire court, il doit s’interroger sur 6 points : « Quand est-ce qu’on peut partir à la retraite ? », « Qu’entend-t-on par taux plein ? », « Est-ce que bénéficier d’un taux plein signifie toucher une pension de retraite maximale ? », « C’est quoi les trimestres cotisés et les trimestres assimilés ? », « Quelles sont les conséquences d’une décote ? » et « Que peut-on attendre d’une cotisation à différents régimes ? ».
L’âge de départ à la retraite
Avant 2017, l’âge de départ à la retraite était fixé à 60 ans. Mais depuis, il est passé à 62 ans, peu importe le secteur de travail. Les premiers concernés par ce bouleversement sont donc les salariés nés en et après 1955. Par conséquent, pour une retraite anticipée, l’âge de départ passe à 60 ans. Pour rappel, les personnes pouvant demander une retraite anticipée sont celles qui ont connu une longue carrière, celles qui présentent une incapacité d’au moins 10% dans le cadre de l’exercice de leur fonction (accident de travail) ou encore celles qui ont totalisé assez de points sur leur compte « prévention de la pénibilité ». Autres exceptions, les travailleurs présentant un handicap physique ou encore les travailleurs de l’amiante, lesquels ont la possibilité de raccrocher un peu plus tôt.
Le taux plein : le Graal des futurs retraités
Quand il se retire de la vie professionnelle, le travailleur aspire à toucher une pension assez confortable pour passer ses vieux jours à l’abri du besoin. Le meilleur moyen pour lui d’y parvenir est encore de bénéficier d’un taux plein. Et pour ce faire, il lui faut avoir engrangé un certain nombre de trimestres (durée d’assurance). En 2016, le taux plein a été appliqué sur 91,1% des retraites attribuées en France.
Concrètement, pour la majorité des travailleurs (les salariés ou bien ceux qui travaillent à leur compte), le taux plein représente 50% de ce qu’ils gagnaient annuellement durant leur vie active. Avec une méthode de calcul différente, ce taux passe à 75% pour les fonctionnaires et les collectivités territoriales.
Dans la majorité des cas, le retraité ne commence à percevoir une pension à taux plein que 5 ans après l’âge légal, c'est-à-dire à partir de 67 ans. C’est, en général, à cet âge-là que s’opère l’annulation de la décote.
Est-ce que bénéficier d’un taux plein signifie obtenir la meilleure pension ?
La réponse à cette question n’est pas si simple que ce que l’on pourrait croire puisqu’il existe des exceptions. En effet, si le travailleur en question est entrée dans la vie active sur le tard, arrivé à l’âge légal, il est fort probable qu’il n’ait pas réussi à constituer le nombre de trimestres requis. Certains travailleurs se retrouvant dans ce cas essaient de prolonger leur carrière professionnelle jusqu’à 67 ans (l’âge à partir duquel ils auraient dû percevoir une retraite à taux plein, normalement), sauf que c’est toujours la durée d’assurance réellement acquise qui est prise en compte lors du calcul de la pension de base. Et il y aura malheureusement minoration à chaque trimestre manquant.
Distinguer les trimestres cotisés des trimestres assimilés
Il est nécessaire de bien différencier les trimestres cotisés et les trimestres assimilés parce que ceci entre également de manière significative dans le calcul de la pension que le retraité va toucher. Les trimestres cotisés représentent les cotisations (obligatoires) qu’il a versées durant toute sa vie professionnelle. Les trimestres assimilés, quant à eux, peuvent avoir diverses origines : compensation d’une période d’inactivité durant laquelle il a versé ou non des cotisations ou bien attribution pour les enfants : la mère se voit attribuer 8 trimestres, à condition que le père ne reçoit pas les 4 trimestres qu’il lui est possible d’obtenir pour des enfants ayant vu le jour en 2010 ou après (cas soumis à conditions).
La distinction entre ces deux types de trimestres est surtout à établir lorsqu’un travailleur souhaite lever le pied au titre d’une longue carrière. Dans ce cas-là, le nombre de ses trimestres assimilés sont assez restreints, comparé à celui d’une carrière dite « classique ». Cette restriction peut également survenir pour une personne demandant une retraite au titre d’un handicap.
La décote : qu’est-ce que cela entraine ?
On parle de décote lorsque le futur retraité n’a pas réussi à accumuler les trimestres nécessaires pour prétendre à un taux plein, mais qu’il doit tout de même mettre fin à sa vie professionnelle. Le taux plein est alors minoré de 0,625 point pour chaque trimestre non-engrangé. Pour prendre un exemple, s’il lui manque 10 trimestres, le taux plein (50%) sera minoré de 6,25 points et passera à 43,75%. Mais on ne peut pas parler de pénalité à l’encontre du pensionnaire, sauf si la décote concerne une retraite complémentaire.
Que peut-on attendre d’une cotisation à différents régimes ?
Cette question est d’actualité puisque le décret définissant le nouveau mode de calcul pour les cotisations multi-régimes (décret N° 2016-1188) est applicable depuis le 1er juillet 2017. Ce dernier stipule que pour calculer la retraite de base, on tiendra désormais compte des 25 meilleures années tous régimes confondus et non pas du prorata des 25 meilleurs années dans chaque régime. Les retombés sur le pensionnaire, qu’ils lui soient bénéfiques ou pénalisants, dépendront donc du type de régimes pour lesquels il a cotisé.
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