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Les différences de salaire entre les hommes et les femmes en fin de carrière sont souvent importantes : c’est pour cette raison que le gouvernement projette de réduire cet écart en instaurant une mesure plus adéquate destinée à compenser les aléas de carrières des femmes occasionnées par l’arrivée des enfants au moment où elles liquident leurs droits à la retraite.

Un dispositif qui a raté son objectif

Bien que la loi actuelle prévoie une compensation pour les parents ayant au moins 3 enfants, les différences entre les pensions des hommes et des femmes n’ont pas baissé, au contraire, ces avantages familiaux ont contribué à creuser le fossé.

Comme la majoration de 10 % dépend de la rémunération, les inégalités ne diminuent pas parce que les hommes touchent généralement une pension plus élevée. Ainsi, lorsqu’ils bénéficient de cet avantage familial, leur retraite augmente et reste largement supérieure à celle des femmes.

Selon les responsables, le coût de ce dispositif varie entre 4,4 milliards d’euros et 6 milliards d’euros et représente en moyenne 4 % de la totalité des pensions de retraite versées par la Sécurité sociale. Les économistes de l’Institut des politiques publiques (IPP) ont indiqué dans un rapport qu’ils ont publié vers la fin du mois de juin 2013 que ce montant va continuer à augmenter et pourrait atteindre les 10 milliards d’euros d’ici 2040. Ainsi, beaucoup pensent que le gouvernement devrait vraiment remplacer ce dispositif par un système plus efficace.

Un forfait versé aux femmes ?

Comme ce sont surtout les femmes qui s’arrêtent de travailler pour s’occuper des enfants, le rapport Moreau rendu le 10 juin dernier propose au gouvernement de remplacer la majoration de 10 % accordée aux parents d’au moins trois enfants par un forfait fixe versé uniquement aux mères.

Le montant pourrait varier de 70 € à 100 €, mais une source qui connait bien le dossier a déclaré que le gouvernement pourrait porter ce forfait jusqu’à 120 euros si ce dispositif est appliqué. En revanche, l’opération pourrait s’effectuer à budget constant. Le gouvernement va également améliorer l’effet redistributif de ce dispositif pour favoriser les ménages les plus modestes.

Ainsi, l’aide accordée aux familles aisées va diminuer aux profits de celles qui sont plus précaires. La ministre du droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem demande à ce que ce forfait soit accordé aux mères dès le premier enfant.