Si les Français étaient prêts à travailler plus longtemps, s’ils percevaient à l’issue de leur carrière, une pension de retraite satisfaisante, l’application de l’allongement de la durée de cotisation et de la désindexation de la pension de base risque de renforcer la précarité des retraités et de pénaliser les actifs. Le nombre des personnes qui sont prêtes à descendre dans la rue pour revendiquer le niveau des retraites risque d’augmenter.
L’état de santé des seniors sera-t-il pris en compte?
Si le calendrier établi par le gouvernement est scrupuleusement respecté par les responsables, il faut remarquer qu’aucun débat public n’est prévu. Si le gouvernement est pressé de boucler cette réforme, est-ce par crainte d’une mobilisation massive ou tout simplement par respect des récentes préconisations de la Commission européenne ? Cependant, la combinaison de l’allongement de la durée de cotisation et de la désindexation risque d’avoir un impact non négligeable sur les retraites.
Si le président de la République a évoqué le fait qu’il soit tout à fait logique de « travailler plus longtemps lorsque l’on vit plus longtemps », il a oublié de considérer l’état de santé des seniors. En effet, bien que l’espérance de vie se soit accrue, les facultés baissent avec l’âge et beaucoup d’entre eux sont obligés de réduire leurs activités ou d’arrêter de travailler.
La désindexation entrainerait une baisse du pouvoir d’achat
La désindexation des pensions complémentaires qui a été acceptée par les partenaires sociaux pousse le gouvernement à envisager que cette mesure soit également appliquée aux retraites de base. Cependant, si le pouvoir d’achat des seniors venait à diminuer, l’activité économique du pays risque d’être ralentie parce que les personnes âgées sont de gros consommateurs. De plus, les jeunes actifs n’auront plus d’estime pour le système de retraite et essayeront de trouver d’autres formules pour bien préparer leur retraite.
Reforme des retraite - 2 JUIN 2013 : Interview Laurence Parisot - Responsable du MEDEF