Le 27 janvier dernier, le Conseil d’orientation des retraites (COR) s’est réuni sur le thème de l’âge de départ à la retraite. Parmi les points abordés figurent la question du financement, les impacts des différentes hypothèses proposées par l’Exécutif, ainsi que l’option des Français.
Vers un recul inévitable de l’âge légal de départ à la retraite en France
Pour l’heure, l’âge minimal de départ à la retraite en France est fixé à 62 ans, quand il se situe entre 60 et 67 ans pour de nombreux pays européens, mais aussi le Canada, les États-Unis et le Japon. Cependant, l’Hexagone envisage de repousser ce seuil, afin de se rapprocher de la moyenne des autres grandes économies. Deux facteurs pèsent en effet sur cette décision : l’entrée tardive des jeunes générations dans la vie active et la dégradation progressive du pouvoir d’achat des retraités qui les incite à rester en activité plus longtemps.
En termes de durée moyenne de retraite aussi, un allongement est attendu dans tous les pays concernés par les études du COR d’ici à 2070, en raison de l’augmentation de la longévité des populations. Actuellement, l’Hexagone arrive en tête avec 23,5 ans et 27,1 ans respectivement pour les hommes et pour les femmes.
Les préférences des Français pour maintenir le système de retraite existant
Les actifs et les retraités ont été invités à choisir parmi trois solutions celles qu’ils préfèrent afin de conserver le système de retraite par répartition actuellement utilisé en France. 25 % d’entre eux se sont prononcés en faveur d’une extension de la durée de cotisation. Une proportion presque identique (24 %) recommande une révision à la hausse des cotisations versées par les salariés. Enfin, 22 % des répondants préconisent un report de l’âge de la retraite ou d’autres mesures.
En parallèle, selon le baromètre d’opinion de la Drees, près de 80 % des Français se disent pour le maintien, voire l’abaissement de la limite à 62 ans en vigueur. Néanmoins, s’ils doivent trancher entre le recul à 64 ans de l’âge légal d’ouverture des droits et l’augmentation de la durée de cotisation pour une question de financement, 29 % des sondés privilégient la première option, tandis que 20 % opteraient pour la deuxième proposition afin d’accéder à une retraite à taux plein.
Un alourdissement des dépenses en prestations sociales
En 2010, l’âge de départ à la retraite avait déjà été repoussé. Cette réforme a permis aux seniors d’avoir une carrière plus longue, mais a également entraîné un accroissement du taux de chômage, en particulier pour les travailleurs souffrant d’incapacités au-delà de 50 ans.
Une note transmise au COR le 3 janvier chiffre le coût du relèvement de deux ans de l’âge d’ouverture des droits à la retraite à 64 ans. En 2019, les dépenses en prestations sociales (excluant les pensions et allocations chômage) auraient enregistré une hausse de 3,6 milliards d’euros. Cette croissance équivalant à 0,14 point de PIB serait attribuée principalement aux indemnités journalières de Sécurité sociale, aux pensions d’invalidité, et aux minima sociaux versés plus longtemps. Cet effet viendrait minorer le gain de 0,6 point du PIB prévu avec un recul des dépenses du système de retraite et de passage de l’âge de départ à 64 ans.
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