Près de 1,3 million de retraités vivent actuellement hors de France. La perspective d’une pension de retraite moins imposée, voire pas du tout, séduit de plus en plus de Français. Il faut cependant savoir que la fiscalité applicable dépend du pays choisi et de l’accord qu’il a passé (ou pas) avec la France.
S’installer à l’étranger une fois à la retraite est le rêve d’un grand nombre de Français en quête d’une meilleure qualité de vie. Le coût de la vie dans certains pays pousse en effet à la réflexion d’autant plus que les démarches sont souvent facilitées. En termes de fiscalité, chaque pays a sa propre politique. Selon le cas, les pensions de retraite peuvent être imposées suivant la fiscalité française, celle du pays d’exil ou même les deux. Certains pays proposent aux retraités français un cadre fiscal très intéressant.
Les conventions fiscales internationales sont signées afin d’éviter aux expatriés une double imposition. Une convention fiscale définit les modalités d’imposition pour un senior qui perçoit sa pension de retraite dans un État autre que la France. Les clauses d’un tel accord surpassent la législation fiscale en vigueur dans le pays d’exil lorsqu’il s’agit de taxer les revenus d’un expatrié. Selon le pays, la convention applicable peut :
Selon les règles fixées dans la convention, le retraité résidant à l’étranger est soumis :
Il convient de préciser que les pensions de retraite du secteur public, qui sont généralement imposables en France, peuvent être imposées dans le pays de résidence si les pensionnés disposent de la double nationalité (française et celle de son pays d’accueil).
En l’absence d’une convention fiscale bilatérale entre la France et le pays d’exil (le Paraguay, le Cambodge, la Norvège, les Bahamas, les Maldives entre autres), un retraité expatrié risque une double imposition. Domicilié hors de la France, le contribuable bénéficie du statut de non-résident et sera imposé en conséquence. C’est-à-dire qu’à défaut d’une convention supprimant le mécanisme de la double imposition, la fiscalité française et celle du pays hôte peuvent s’appliquer aux revenus du retraité (pension de retraite, rente viagère issue d’une assurance vie ou d’une épargne retraite, et toutes autres revenus ayant leur source en France).
Afin de définir la résidence fiscale du retraité expatrié, les critères à prendre en compte sont entre autres :
Au Portugal par exemple, les retraités qui s’y installent de façon permanente bénéficient d’une exonération d’impôt sur leur pension de retraite. La convention fiscale franco portugaise prévoit en effet pour les résidents fiscaux portugais une exonération des pensions de retraite privées en provenance d’un autre État. De ce fait, un retraité français fiscalement domicilié au Portugal ne paie pas d’impôt sur le revenu si sa pension est sa seule ressource. Ne payant pas d’impôt dans son pays d’exil, le retraité peut ne pas être considéré par l’administration fiscale française comme y étant résident fiscal. Afin de contourner le problème, un investissement économique dans le pays d’accueil peut être la solution.