Perte auditive : quand faut-il s'inquiéter ?
La perte auditive est un phénomène naturel lorsqu’on prend de l’âge. Afin de prévenir ces désagréments, il est important de consulter dès les premiers signes, et d’adopter les mesures nécessaires pour préserver son capital auditif.
Perte auditive : à la source d’autres problèmes de santé
La perte auditive peut entrainer d’autres maux si elle n’est pas traitée à temps. En effet, les personnes malentendantes peuvent souffrir de troubles cognitifs plus souvent et plus tôt. Il s’agit notamment de problèmes au niveau de la mémoire, puisque le réseau du cortex auditif est amené à communiquer avec les régions cérébrales qui s’occupent de la mémorisation. Par ailleurs, chez les personnes souffrant d’une perte d’audition, le risque de développer la maladie d’Alzheimer est 3 à 4 fois plus important.
Lorsqu’un senior est sujet à une perte d’audition, et qu’il a donc du mal à communiquer avec son entourage, cette situation peut entrainer des risques de dépression. Un sentiment d’isolement peut s’installer, et le senior malentendant se mure dans la solitude. Cette situation va impacter sa qualité de vie, et les conséquences peuvent être graves.
À quel stade faut-il s’inquiéter ?
La presbyacousie, ou diminution des capacités auditives venant avec l’âge, est un phénomène physiologique tout à fait naturel. Les cellules auditives s’usent petit à petit. Cette baisse est généralement de l’ordre de 0,5 décibel par an environ à partir de 65 ans, atteint 1 décibel par an à partir de 70 ans, et peut même dépasser 2 décibels par an après 70 ans.
Le plus souvent, lorsque les capacités auditives diminuent, il faut mettre en place des actes de compensation. Et souvent, ils ne se rendent pas compte immédiatement de leurs problèmes auditifs. Pourtant, des petits signes permettent de les identifier :
- le fait de devoir monter le volume des appareils sonores ;
- la difficulté à comprendre les paroles d’autrui, surtout dans un milieu bruyant ;
- les problèmes pour bien comprendre une conversation au téléphone ;
- le fait de demander tout le temps aux gens de répéter ce qu’ils ont dit ;
- les maux de tête, vertiges et otites à répétition ;
- le fait de ressentir des sifflements et bourdonnements intenses ;
- une hypersensibilité aux bruits du quotidien.
Réaliser un bilan auditif
Après constatation de ces symptômes, la première chose à faire est de prendre rendez-vous pour un bilan auditif. Normalement, cet examen est gratuit, et peut être réalisé par un médecin ORL ou un audioprothésiste.
- Le bilan auditif commence par une consultation au cours de laquelle le médecin interroge le sujet. Il faut noter que la présence d’antécédents en surdité chez les ascendants constitue un facteur de risque important.
- Le praticien va par la suite procéder à l’otoscopie, qui consiste à examiner l’état de l’oreille externe et de l’oreille moyenne (incluant conduits auditifs et tympans) à l’aide d’un otoscope pour identifier une éventuelle obstruction.
- Vient ensuite l’audiométrie, qui permet d’évaluer le seuil auditif de la personne. Cet examen permet de savoir à partir de quel point le sujet est encore capable de percevoir les sons. Il est complété par un test ayant pour but d’évaluer la compréhension de la parole, sachant que certaines personnes entendent très bien les sons, mais ont des difficultés à comprendre les paroles.
Selon le résultat du bilan auditif, le médecin va prescrire les mesures adéquates. Si la perte d’audition (seuil) est inférieure à 30 décibels, elle est encore légère, mais nécessite un suivi régulier. En cas de déficience grave, il peut s’avérer nécessaire de porter un appareil auditif. Depuis début 2021, les patients peuvent bénéficier du reste à charge zéro sur les audioprothèses.