Poursuite d’indemnisation en cas de chômage en fin de carrière
Pour un senior, un licenciement tardif est doublement pénalisant. D’une part, il est difficile de revenir sur le marché du travail, à moins de se lancer en tant qu’indépendant. Par ailleurs, l’impact sur le montant de la future pension de retraite n’est pas négligeable. Il existe heureusement des solutions pour préserver ses revenus.
Minimiser l’impact d’un chômage en fin de carrière
Certains travailleurs sont sans activité au moment de leur soixante-deuxième anniversaire et ne sont pas éligibles à une retraite à taux plein, faute de satisfaire au critère de durée d’assurance. Il existe une solution pour continuer à percevoir les indemnités Pôle emploi au-delà de la période de 3 ans accordée aux plus de 55 ans. Le versement des allocations se poursuit alors jusqu’à ce que le bénéficiaire remplisse l’une des conditions suivantes :
- il atteint 65 ou 67 ans pour le taux plein automatique en fonction de son année de naissance,
- il a validé suffisamment de trimestres pour pouvoir prétendre au taux plein,
- il a droit à une retraite anticipée pour pénibilité au travail, carrière longue, exposition à l’amiante, handicap ou incapacité permanente.
Cela signifie qu’un travailleur qui perd son emploi de manière involontaire à 59 ans a la possibilité d’être indemnisé par Pôle emploi jusqu’à huit ans après qu’il ait quitté son poste. Toutefois, le chômage non indemnisé ne permet pas de débloquer des points additionnels pour le régime complémentaire.
Prolonger sa durée d’indemnisation par la reprise d’une activité
Cette situation comporte cependant un risque : si l’allocataire a épuisé ses 36 mois d’indemnités réglementaires, il se retrouve privé de sa source de revenus. Il existe un moyen de combler le manque à gagner : une activité sous le statut de salarié ou d’autoentrepreneur. Sous réserve qu’elle soit ponctuelle ou exercée à temps partiel, celle-ci est compatible avec le versement d’une partie des indemnités, sans dépasser le montant brut du dernier salaire que l’assuré touchait. La durée d’indemnisation serait ainsi allongée de ces journées de travail supplémentaires jusqu’à l’atteinte de l’âge légal permettant le maintien des allocations jusqu’au départ à la retraite à taux plein.
Les bénéficiaires doivent cependant satisfaire à plusieurs conditions :
- avoir 62 ans ou plus,
- toucher depuis au moins un an l’aide au retour à l’emploi (ARE) ou l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) si elle est plus intéressante,
- justifier au minimum de 100 trimestres validés pour sa retraite,
- cotiser depuis douze ans à l’assurance vieillesse, incluant une année ininterrompue ou deux années avec interruption au cours des cinq dernières années.
Les experts recommandent néanmoins d’envisager cette stratégie avec précaution. De leur avis, seules les personnes percevant des indemnités chômage plus élevées que le montant de leur future pension avec décote ont intérêt à faire ce choix. Le système serait ainsi défavorable aux travailleurs dont la rémunération des dernières années était faible ou qui sont en demande d’emploi en fin de carrière. Ils conseillent plutôt à ces derniers de reprendre une activité normale afin de compléter le nombre de trimestres requis pour obtenir une liquidation dès 62 ans.
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