77 % des Français veulent une loi interdisant les retraites chapeau
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Près de 8 Français sur 10 se disent choqués par les retraites chapeaux. Toutes ces réactions sont dues à la connaissance somme qui devait être versée à Philippe Varin, PDG de PSA, et qu’il a finalement refusée.
Après le scandale des retraites chapeaux, 77 % des Français sont favorables à la mise en place d’une loi qui interdit l’octroi de retraites chapeaux aux dirigeants d’entreprises, d’après un sondage exclusif réalisé par le Parisien et iBVA. 20 % des personnes interrogées se disent contre une telle mesure et 3 % d’entre elles ne se sont pas prononcées. Par ailleurs, 70 % souhaitent que le salaire des patrons soit plafonné à 12 fois le revenu minimal des salariés de l’entreprise. 29 % des sondés s’y sont opposés et 1 % se sont abstenus de répondre à cette question. Les syndicats ont profité de la réaction des Français pour clamer leurs revendications.
Une indignation générale en temps de crise
Les grands patrons s’octroient à l’insu de leur staff et de leur personnel, de généreux compléments de retraite, et ce, malgré la crise qui oblige les plus grandes firmes à réduire l’effectif de leurs salariés. C’est la conjoncture économique qui pousse les Français à contrer les différents bonus accordés aux dirigeants d’entreprises. Même les particuliers qui soutiennent la Droite sont nombreux (68 %) à plébisciter la mise en place d’une loi qui interdit l’attribution de retraites chapeaux.
Les revendications des syndicats
Les syndicats ont profité de cette indignation générale pour se faire entendre. Rappelons que c’est la petite section CGT de la petite ville de Sochaux qui a dévoilé que la retraite chapeau de Philippe Varin s’élevait à 21 millions d’euros. Les autres révélations sur les retraites des dirigeants de compagnies aériennes proviennent également de petites organisations syndicales. Bien que les responsables d’Air France aient essayé de se défendre en déclarant que le dispositif qui prévoit ces compléments de retraite pour les dirigeants a été supprimé par le PDG actuel au début de l’année 2013, les syndicats ont déjà engagé une bataille contre ces bonus exorbitants.
Thierry Le Paon de la CGT revendique que les salariés puissent avoir un « droit de regard » sur les modalités de rémunérations des patrons des grandes entreprises. Il souhaite que des représentants des salariés soient admis dans les comités de rémunérations et les comités d’audit.
Ainsi, les députés PS qui projettent d’étudier la rémunération des hauts dirigeants devraient bien évaluer les conséquences de cette revendication, si elle venait à aboutir. En effet, les grands patrons du CAC40 ne manqueront pas de réagir pour protéger leurs intérêts.