Des manœuvres discrètes pour réduire le montant des pensions de retraite ?
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L’association Sauvegarde Retraites a constaté que des politiques discrètes sont appliquées pour diminuer le montant des pensions de retraite à l’insu des bénéficiaires. Ainsi, la vigilance est de mise pour les retraités concernés.
L’Association Sauvegarde retraite a dévoilé quelques-unes de ces stratégies qui réduisent discrètement le montant des pensions de retraite. Les personnes concernées devraient donc prendre les dispositions nécessaires afin de ne pas être pénalisées, même à leur insu.
Une baisse progressive du pouvoir d’achat des retraités du privé
D’après les responsables de l’association, la politique à deux vitesses des régimes complémentaires du public et du privé aurait un impact sur le pouvoir d’achat des salariés à la retraite. La baisse du pouvoir d’achat des retraités du privé s’explique en partie par la différence entre les taux de revalorisation appliqués aux pensions (13,7 % pour l’Arrco, 9,7 % pour l’Agirc et 15 % pour les pensions publiques de 1992 à 2001) face à un taux d’inflation de 14,6 %.
Des baisses non-négligeables pour certains professionnels
Les médecins libéraux seraient victimes de ce système de diminution discrète des pensions complémentaires. Depuis 2012, leur retraite complémentaire ASV aurait connu une baisse allant de 2 % à 16 %, pourtant, elle représentait 37 % du montant total de leur pension avant cette découpe. D’après les chiffres de l’association, cette baisse se poursuivrait à hauteur de 10 % à 16 % en 2015.
Les anciens clercs et les personnes qui travaillent pour les huissiers de justice ont déclaré que leur pension complémentaire aurait aussi baissé de 20 % en 2007, après une diminution équivalente en 2004.
Des dispositions fiscales qui accentuent les difficultés financières
La suppression de certains avantages fiscaux aggrave également la dégradation de la situation financière des retraités français. Par exemple, la demi-part fiscale accordée aux parents isolés disparait progressivement : récemment, le nombre de bénéficiaires s’élevait encore à 3 millions, mais aujourd’hui, le dispositif s’éteint peu à peu : en effet, la réduction d’impôt qui en découle était de 120 euros en 2013, contre 855 euros en 2010. Actuellement, cette demi-part fiscale n’existe pratiquement plus.
Les retraités doivent s’acquitter de la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa) depuis le 1er avril 2013, une taxe de 0,3 % destinée à financer la dépendance. La hausse du CSG pour quelque 460 000 retraités en 2015 a aussi été évoquée par l’association Sauvegarde Retraite : le taux de leur CSG passe de 3,8 % à 6,6 %. Les responsables ont indiqué que ces dispositions ne manqueront pas d’alourdir les charges des retraités bien que d’autres réductions d’impôt leur ont été parallèlement accordées.