Novembre 2016
Trimestres de retraite : faut-il les racheter ?
- Le
- Écrit par Ludovic Herschlikovitz
Le rachat de trimestres de retraite est un dispositif intéressant qui permet de partir plus tôt et d’améliorer le montant de sa pension. Informez-vous pour savoir si le rachat de trimestres est une opération avantageuse avant de vous engager.
Rachat de trimestres de retraite : à quel moment est-ce avantageux ?
Le rachat de trimestres consiste en un versement effectué pour compléter le nombre de trimestres afin de justifier d’une durée d’assurance suffisante pour partir à l’âge légal de départ correspondant à son année de naissance et toucher une pension de retraite sans décote.
Chaque assuré peut racheter jusqu’à douze trimestres auprès de leur régime de retraite de base. Il est possible de faire un rachat de trimestres au titre des années d’études supérieures qui ont permis d’obtenir un diplôme et des années en classes préparatoires, mais aussi au titre des années civiles travaillées qui n’ont pas permis d’acquérir quatre trimestres.
Bon à savoir :
Les fonctionnaires ne peuvent racheter que leurs années d’étude. Pour les salariés du privé et les salariés agricoles, il est également possible de compléter le rachat de trimestres par un rachat de points auprès des régimes complémentaires Agirc-Arrco dans la limite des plafonds imposés par la règlementation en vigueur.
Le rachat de trimestres pour ne pas subir une décote
Il existe deux options bien distinctes pour le rachat de trimestres dans le régime général :
- le rachat peut porter uniquement sur le taux de calcul de la retraite de base : les versements vont aider à annuler ou à limiter le coefficient de minoration applicable qui s’élève à 0,625 % par trimestre manquant ;
- L’assuré peut payer plus cher et le rachat de trimestre qu’il effectue va permettre d’améliorer le taux et la durée d’assurance : les effets de la proratisation seront alors amoindris ou tout simplement inexistants.
Un salarié né en 1954 veut liquider ses droits à la retraite avant la fin de l’année 2016 : s’il a atteint l’âge légal (61 ans et 7 mois) qui correspond à son année de naissance et le nombre de trimestres requis (165 trimestres), il pourra percevoir une pension à taux plein de 1 609 euros par mois, si les majorations possibles ne sont pas intégrées au calcul. Cependant, s’il ne dispose que de 160 trimestres, le taux de sa pension de base sera minoré et s’élèvera à 46,875 % (contre 50 % pour le taux plein). Il ne touchera alors que 1462,58 % par mois, à moins qu’il ne décide de racheter cinq trimestres au titre de ses années d’études ou au titre des années civiles travaillés qui ne lui ont pas permis de valider 4 trimestres.
Il faut noter que ce principe s’applique aussi aux pensions complémentaires : en effet, les coefficients de minoration applicables à la retraite de base sont également applicables aux prestations versées par les caisses complémentaires.
Analyse des coûts et des bénéfices avant de s’engager
Si le rachat de trimestres est une opération très avantageuse, son coût élevé peut constituer un barrage pour les futurs retraités. Il est recommandé de bien étudier la rentabilité du rachat avant de s’engager. Il faut savoir que le prix du trimestre augmente avec l’âge de l’assuré au moment de la liquidation des droits à la retraite, en fonction des revenus perçus et de l’option du rachat. Par exemple, à 60 ans, un salarié doit payer entre 3 275 euros et 4 367 euros par trimestre pour racheter le taux. S’il souhaite racheter le taux et la durée d’assurance, il doit verser entre 4 854 euros et 6 472 euros.
Les assurés nés avant 1957 bénéficient d’un avantage non négligeable jusqu’au 31 décembre 2018 : lorsqu’ils effectuent un rachat dans le régime de base, cette opération efface automatiquement et sans surcoût les abattements applicables aux pensions complémentaires. Par ailleurs, les versements sont intégralement déductibles du revenu pris en compte dans la déclaration d’impôt correspondant à l’année pendant laquelle le paiement est effectué.
Ces versements ne sont pas comptabilisés dans le plafonnement des niches fiscales et le déficit éventuel est reportable pendant six ans. L’évaluation du rachat doit être effectuée avec une grande précision afin de bien connaitre son temps d’amortissement : s’il ne dépasse pas les dix à douze ans, l’opération peut être rentable, mais si le temps d’amortissement est plus élevé, il est préférable de reconsidérer la question pour être certain de prendre la bonne décision.
Conseil :
Compte tenu des aléas législatifs, il est préférable d'engager le rachat de trimestres de retraite 2 ou 3 ans avant l'âge légal et une fois que vous aurez une visibilité claire sur le montant de votre pension.
Les astuces et les pièges pour bien préparer votre retraite
- Le
- Écrit par Ludovic Herschlikovitz
Quels sont les pièges à éviter ?
1- Se contenter de la retraite des régimes obligatoires
Pour les salariés (la majorité des français), le taux de remplacement à la retraite est d’à peine 50%, beaucoup moins pour les TNS, à peine plus pour les fonctionnaires. Il est donc essentiel de se constituer au plus tôt une retraite complémentaire» conseille Ludovic Herschlikovitz, fondateur du site retraite.com
De nombreuses solutions existent :
- Le PERP
- Le Contrat Madelin pour les TNS
- La Préfon pour les fonctionnaires
- L’assurance vie
- L’immobilier locatif
- Le PEA
2- S’y prendre à la dernière minute
Il est essentiel de préparer sa retraite complémentaire le plus tôt possible, même sur des petites sommes. L’idéal est de commencer à y réfléchir vers 40 ans.
3- Vérifier son Relevé de Situation Individuel »
Envoyé tous les 5 ans à partir de 35 ans, il vous permettra de vérifier votre relevé de carrière. « Si votre carrière a été linéaire et que vous avez effectué votre parcours professionnel au sein de la même entreprise, il y a peu de chance de trouver des erreurs. En revanche, plus vous avez eu d’employeurs, plus le risque d’erreur peut s’avérer important. » ajoute le fondateur du site. Vérifiez la prise en compte de tous vos trimestres, de tous vos employeurs, des « jobs d’été », du service militaire pour les hommes... autant d’erreurs qui peuvent être oubliés par votre caisse de retraite et qui rallongeront d’autant l’âge légal de votre retraite.
Les conseils et astuces
1- Etre propriétaire à la retraite
« Acheter sa résidence principale est la première étape de la préparation de la retraite, même si on n’en a pas toujours conscience lors de l’achat. » précise Ludovic Herschlikovitz. Ainsi, vous n’aurez plus à payer de loyer à payer ou à rembourser quand vous aurez cesser de travailler et votre pension sera nette de toute charge en dehors de celles liées à l’entretient de votre bien
2- Racheter des trimestres
Racheter des trimestres permet à l’assuré de partir en retraite plus tôt ou d’obtenir une retraite à taux plein avant l’âge nécessaire. Chaque assuré peut racheter jusqu’à 12 trimestres. Le coût dépendra de votre revenu annuel d’activité et de votre âge ; comptez environ 4000€ par trimestre à 60 ans. Ces versements sont cependant déductibles du revenu imposable. « Il est fortement conseiller de racheter des trimestres en fin de carrière lorsque vous connaissez précisément votre situation, vous éviterez alors de subir des changements législatifs», conseille le fondateur de retraite.com
3- Se marier pour donner des droits à son conjoint
Les partenaires de Pacs et les concubins n’ont pas droit à la retraite de réversion versée au conjoint suite au décès de l’assuré. Pensez donc à concrétiser votre union par un mariage si vous souhaitez protéger votre conjoint.
4- Acquérir de l’immobilier locatif totalement à crédit
En cette période de taux historiquement bas, l’immobilier locatif permet de préparer sa retraite sans effort d’épargne important. L’optimisation sera d’autant plus importante si vous êtes imposable car les dispositifs actuels permettent de défiscaliser une partie de votre impôt sur le revenu.
5- Optimiser le PERCO
Si vous faites partie des salariés ayant accès à un Plan d’épargne Retraite collective (PERCO) dans votre entreprise, saisissez l’opportunité d’y investir une partie de vos primes et versements volontaire qui seront abondés par votre employeur.
Baisse de la CSG, une mesure en faveur des retraités modestes
- Le
- Écrit par Ludovic Herschlikovitz
L’Assemblée nationale a voté le taux réduit de la CSG en faveur des retraités modestes. Cette mesure va permettre à quelque 550 000 ménages de réaliser des économies. Découvrez si vous pouvez bénéficier de cette mesure.
Une mesure en faveur des retraités modestes, qui est concerné ?
Le 27 octobre dernier, les parlementaires ont voté la nouvelle loi qui prévoit une baisse de la Contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités modestes. Selon les estimations des initiateurs de ce texte, le nombre de nouveaux ménages bénéficiaires d’un taux réduit ou d’une exonération s’élèvera à 550 000.
La CSG, une contribution versée par les salariés et les retraités
La contribution sociale généralisée a été mise en place en 1991 par Michel Rocard, le premier ministre de l’époque, pour améliorer le financement de la protection sociale (fonds de solidarité vieillesse, assurance maladie et caisse nationale d’allocations familiales). D’après les prévisions des responsables, la CSG devrait permettre de collecter 97,3 milliards d’euros en 2016. Cette contribution est déduite à la source sur les salaires et les retraites, mais aussi sur les revenus de capital (patrimoine, investissements).
Un taux qui a progressivement augmenté
En 1991, le taux de la CSG était de 1,1 %, puis il a augmenté petit à petit avant de s’établir à 7,5 % sur les revenus d’activités et assimilés. Quant au taux applicable aux revenus de patrimoine et de placement, il s’élève à 8,2 %. 6,6 % des pensions les plus élevées sont prélevées. Certains retraités, en fonction de leur revenu fiscal de référence, peuvent profiter d’un taux réduit de 3,8 % ou d’une exonération de CSG.
Qui peut bénéficier du taux réduit et de l’exonération de CSG ?
D’après les estimations des experts, cette mesure devrait permettre à 290 000 ménages de retraités d’être exonérés de CSG. Ces ménages devraient réaliser une économie mensuelle de 46 euros et gagneront donc 552 euros par an. Les bénéficiaires du taux réduit de CSG, quant à eux, pourront en moyenne économiser 38 euros par mois et 461 euros par an.
Si vous êtes célibataire à la retraite avec un revenu fiscal de référence inférieur à 1 018 euros nets par mois, vous pourrez bénéficier de l’exonération de CSG. Rappelons que ce seuil est actuellement de 988 euros nets par mois (avant l’application de cette nouvelle mesure). Pour bénéficier du taux réduit, il faut que le revenu fiscal de référence soit inférieur à 1 331 euros par mois, contre 1 292 euros nets en ce moment.
Une solution consensuelle, un point d’équilibre
Si les députés socialistes et les radicaux de gauche voulaient une mesure qui favorise 910 000 ménages de retraités, la majorité a plutôt penché pour cette version qualifiée de « point d’équilibre » par Valérie Rabault, la rapporteure générale du budget, issue du parti socialiste. Cette mesure consensuelle semble convenir aux principaux acteurs. Selon Gérard Bapt, le rapporteur pour la Sécurité sociale, cette mesure devrait coûter 280 millions d’euros à l’État.