Le niveau de vie des retraités va connaitre une baisse à partir de 2020. Cette baisse de niveau de vie a été annoncée par le Comité de Suivi des Retraites (CSR) dans son quatrième avis au gouvernement.
Le CSR annonce une baisse du niveau de vie des retraités à l’horizon 2020
Actuellement, le niveau de vie moyen des retraités est légèrement plus élevé comparé à celle des actifs. Cependant, cette situation risque de changer pour les générations qui demanderont la liquidation de leurs droits à compter de 2020. Le 13 juillet dernier, le Comité de suivi des retraites (CSR) a rendu son quatrième avis au gouvernement. Comme l’évolution de leurs finances est moins favorable par rapport aux années précédentes, le CSR n’hésite pas à inviter l’exécutif à instaurer des mesures pour que le système des retraites se repositionne « sur une trajectoire d’équilibre ». Le CSR a également relevé qu’à court terme, il est possible de réaliser des économies assez rapidement grâce à la sous-indexation des pensions de retraite par rapport à l’inflation.
Un niveau de vie moyen légèrement supérieur à la population
Le CSR a repris les informations publiées par le Conseil d’orientation des retraites (COR) dans son rapport de juin 2017 pour renforcer son argument. Le COR a parlé du niveau de vie des retraités en détaillant les montants des pensions, leurs revenus de patrimoine et les prestations sociales qui leur sont versées. En 2014, le COR a donné des informations chiffrées sur le niveau de vie moyen et indique que celui des retraités était légèrement plus élevé (106,1 %) par rapport à celui de l’ensemble de la population. Le représentant du COR a précisé que ce taux n’a pas cessé d’augmenter au cours de ces dernières années (104,6 % en 2012).
Toutefois, ce n’était pas toujours le cas : en effet, en 1970, le niveau de vie des personnes âgées ne représentait que 70 % de celui des personnes qui exercent une activité professionnelle. L’amélioration des finances des retraités découle d’une carrière plus complète. Il faut aussi rappeler que les chiffres publiés sont des moyennes et que les différences peuvent être très importantes lorsque l’étude est effectuée à l’échelle individuelle. Ainsi, même si le niveau de vie moyen des retraités s’élevait à 2 087 euros en 2014, 10 % d’entre eux percevaient moins de 1 080 euros par mois. Le COR avait également signalé que 10 % d’entre eux, à l’opposé des précédents, avaient un niveau de vie au-dessus de 3 230 euros par mois.
Un effritement du niveau de vie qui commencerait en 2020
En constatant que le niveau de vie moyen des retraités est quasiment similaire à celui des actifs, les autorités publiques pourraient être tentées d’instaurer de nouvelles taxes ou d’augmenter la CSG en plus de la Casa (Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie) versée par les retraités depuis 2013. Cependant, les prévisions du Conseil d’Orientation des Retraites ont révélé que la situation va changer même si les règles en vigueur restent les mêmes. En effet, le niveau de vie moyen des retraités va baisser. D’après les projections effectuées, le niveau de vie des retraités serait compris entre 93 % et 100 % en 2040, puis entre 81 % et 95 % en 2060, contre 106 % actuellement.
En réalité, il ne s’agirait pas d’une baisse, mais d’un ralentissement du rythme d’augmentation : la pension moyenne augmenterait donc moins vite que les revenus d’activité. Ce changement découlerait de la réforme instaurée par Édouard Balladur en 1993 : en effet, cette mesure a officiellement déclenché la désindexation des pensions de retraite sur l’évolution des salaires et elle a fait passer de dix à vingt-cinq ans la durée de référence considérée pour le calcul de la pension de retraite de base dans le secteur privé. Comme la réévaluation des pensions dépend de l’inflation (indice des prix), elles sont restées quasiment gelées au cours de ces quatre dernières années et c’est également le même scénario pour les vingt-cinq meilleures années de salaires pris en compte pour le calcul de la retraite de base des salariés du privé. Ainsi, les Unions confédérales des retraités affiliées aux centrales syndicales ont de bonnes raisons de réclamer le retour à l’indexation sur les salaires.
Le taux de remplacement des retraites va également diminuer
Toutes ces modifications qui concernent la désindexation se sont répercutées sur le taux de remplacement des retraites. Rappelons qu’il s’agit du rapport entre la pension moyenne et le salaire moyen d’activité. Le COR a analysé des cas types et les résultats sont très explicites. Quel que soit le scénario de croissance, variant de +1 % à +1,8 % par an, le taux de remplacement connaitrait également une baisse progressive au fil des années. Par exemple, pour un salarié du privé non-cadre de la génération 1940, le taux de remplacement passerait de 75,5 % de son salaire, alors que pour le salarié né dans les années 1960, il serait compris entre 70 % et 65 %.
Pour la génération 2000, leur retraite serait comprise entre 68 % et 55 % de leur salaire d’activité. Pour les actifs qui ont perçu un salaire équivalant au SMIC tout au long de leur carrière, le taux de remplacement évoluerait de 80 % (pour les natifs de 1940) à 75 % ou 66 % (pour les personnes nées dans les années 2000). Il faut noter que ce décrochage touchera aussi les agents de la Fonction publique, surtout si la part des primes perçues est élevée. Il faut comprendre que les primes ne sont pas considérées dans le calcul de leurs pensions. Pour les fonctionnaires, le taux de remplacement baisserait également : 61 % pour les personnes nées dans les années 1950 et entre 45,9 % et 52 % pour les natifs de 2000.
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