Le départ en retraite affecte le bonheur de 28 % des Français. Ce sont les chiffres d'une enquête menée en 2021 par la Drees. Près d’un assuré sur cinq regrette même, avec le recul, de ne pas être resté en activité plus longtemps pour toucher une pension plus confortable. La perte de pouvoir d’achat est la principale raison de cette baisse de satisfaction pour les seniors.
Des regrets de ne pas avoir retardé la date de départ en retraite
Le baromètre de la Drees, le service statistique public pour la santé et le social, révèle que :
- 36 % des néo-retraités jugent leur nouvelle vie plus satisfaisante. Ils sont tout aussi nombreux à juger leur niveau de satisfaction « stable » ;
- 28 % des retraités constatent une dégradation de leur qualité de vie et sont donc moins heureux qu'avant leur départ à la retraite !
- 21 % des sondés ont ainsi exprimé leurs regrets a posteriori de ne pas avoir repoussé leur départ. C’est notamment le cas des travailleurs modestes, en particulier des femmes. Leur principale préoccupation reste le montant de leur pension ;
- en revanche, malgré leurs petits revenus, les ouvriers sont « contents » d’avoir liquidé leurs droits dès lors que les conditions étaient réunies, dans la mesure où ils étaient déjà peu satisfaits de leur sort avant la retraite.
Une insatisfaction liée à une pension insuffisante, et souvent mal estimée
Si les retraités sont moins contents de leur situation, c’est évidemment en raison de la dégradation de leur pouvoir d’achat. L’envolée de l’inflation depuis 2022 a entraîné un recul du niveau de vie médian des seniors, en attendant l’application des changements introduits par la dernière réforme des retraites.
Ce contexte tendu explique la revalorisation des pensions de retraite complémentaire des affiliés du régime Agirc-Arrco décidée conjointement par les syndicats et le patronat.
En effet, depuis le 1er novembre 2023, les anciens salariés du secteur privé touchent une pension relevée de 4,9 %, une augmentation correspondant au taux d’inflation annoncé par l’Insee. Par ailleurs, la suppression du « malus » temporaire de 10 %, en vigueur depuis 2019 sur de nombreuses pensions complémentaires de retraités, est également à noter.
La déception et l’insatisfaction des « jeunes » retraités français sont d’autant plus fortes, selon le sondage de la Drees, que :
- 54 % d’entre eux ont rencontré des difficultés pour évaluer correctement le montant de leur future pension avant de mettre fin à leur carrière ;
- 28 % se trouvaient dans une totale ignorance ;
- 20 % avaient surestimé leurs revenus ;
- 7 % les avaient sous-estimés.
« Les personnes touchant les pensions les plus faibles (dont les femmes et les ouvriers), au contraire des cadres, sont les plus concernées par ces problèmes d’estimation de leur retraite », indique la Drees.
La réforme pourrait légèrement améliorer leurs finances, notamment grâce aux règles plus favorables concernant la pension minimale, comme l’indexation sur le SMIC au lieu de l’inflation et le relèvement pour une carrière complète.
Principales mesures de la réforme des retraites
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- Réforme des retraites : Tout ce qui change au 1ᵉʳ septembre 2023
- Analyse d'un cas avant et après la réforme
- Contenu du texte définitif applicable au 1ᵉʳ septembre 2023
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- Déterminer et comprendre l'âge de départ à la retraite
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Âge de départ à la retraite avec la Réforme
Spécificités de la réforme