La réforme des retraites est entrée en vigueur le 1er septembre 2023 ! Après un recours au 49.3, le Conseil constitutionnel a validé la majorité des mesures du projet de loi. Même si elle a été marquée par de fortes contestations sociales, elle n'en reste pas moins porteuse de belles améliorations dans le paysage de la retraite. La réforme compte 31 décrets d'application et parmi eux, 15 ont été publiés au Journal Officiel. Le point sur cette réforme.
Après l’adoption du projet de loi, voté par le Sénat le samedi 11 mars 2023, un accord avait été trouvé. Le texte revu par les sénateurs a été adopté avec le recours au 49.3 au Parlement.
Tour d'horizon des principaux points de la réforme :
Dans le prolongement du texte initial, les sénateurs ont voté la réforme avec plusieurs objectifs :
Le gouvernement s'appuie sur le 9ᵉ rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) publié en septembre 2022 qui montre que le régime de retraite actuel serait en moyenne déficitaire de -0,5 % à -0,8 % du PIB entre 2022 et 2032 soit entre 15 et 2,4 milliards d'euros par an, et deviendrait excédentaire seulement à horizon 2050.
La principale mesure présentée par le gouvernement concerne l'âge légal qui est progressivement reporté à 64 ans avec une durée d’assurance augmentant plus rapidement que l’évolution prévue par la réforme Touraine. L’âge légal de la retraite avait déjà été modifié en 2010, pour passer progressivement de 60 à 62 ans. La nouvelle réforme de 2023 le reporte donc progressivement à 2 ans de plus.
Qu'est-ce qui change au 1er septembre 2023 ?
Le gouvernement a validé sa réforme avec notamment l'âge légal de la retraite décalé de deux ans, y compris pour les régimes spéciaux. Après avoir poussé l'objectif d'une retraite à 65 ans, il a finalement opté pour 64 ans. La mise en place progressive se fera au rythme de 3 mois par génération à partir du 1er septembre 2023.
La réforme des retraites ne concerne pas les retraités actuels. Les personnes nées à partir de 1961 seront les premières concernés par le report de l'âge légal de départ en retraite. La règle serait alors une augmentation de la durée minimale de travail de 3 mois par an :
Année de naissance | Age de départ légal | Avant la réforme | Après la réforme |
1960 | 62 ans |
167 trimestres |
167 trimestres 41 ans, 9 mois |
Janvier 1961 à août 1961 | 62 ans |
168 trimestres |
168 trimestres 42 ans |
Sept 1961 à déc 1961 | 62 ans et 3 mois | 168 trimestres 42 ans |
169 trimestres 42 ans, 3 mois |
1962 | 62 ans et 6 mois | 168 trimestres 42 ans |
169 trimestres 42 ans, 3 mois |
1963 | 62 ans et 9 mois | 168 trimestres 42 ans |
170 trimestres 42 ans, 6 mois |
1964 | 63 ans | 169 trimestres 42 ans et 3 mois |
171 trimestres 42 ans, 9 mois |
1965 | 63 ans et 3 mois | 169 trimestres 42 ans et 3 mois |
172 trimestres |
1966 | 63 ans et 6 mois | 169 trimestres 42 ans et 3 mois |
172 trimestres 43 ans |
1967 | 63 ans et 9 mois | 170 trimestres 42 ans et 6 mois |
172 trimestres 43 ans |
1968 | 64 ans | 170 trimestres 42 ans et 6 mois |
172 trimestres 43 ans |
1969 | 64 ans | 170 trimestres 42 ans et 6 mois |
172 trimestres 43 ans |
1970 | 64 ans | 171 trimestres 42 ans et 9 mois |
172 trimestres 43 ans |
1971 | 64 ans | 171 trimestres 42 ans et 9 mois |
172 trimestres 43 ans |
1972 | 64 ans | 171 trimestres 42 ans et 9 mois |
172 trimestres 43 ans |
1973 | 64 ans | 172 trimestres 43 ans |
172 trimestres 43 ans |
Il faudra désormais avoir travaillé 43 ans dès 2027. Cette décision accélère la Loi Tourraine qui prévoyait de faire passer à 43 ans en 2035...C'est donc une accélération de 7 ans sur le programme initié en 2014.
Pour un système plus juste, les 5 régimes spéciaux actuels seront supprimés au 1er septembre 2023. Salariés de la RATP, de l'industrie électrique et gazière (IEG), de la Banque de France, du Conseil Économique Social et Environnemental, clercs et employés de notaire, vous serez désormais affiliés au régime général. Toutefois, tous les embauchés avant le 1er septembre continueront de bénéficier du régime spécial, conformément à la clause dite du “grand-père”.
La réforme renforce les droits associés au "compte pénibilité", accordé aux salariés exposés à des conditions de travail pénibles. Ainsi, les branches professionnelles devront identifier les métiers où il faut porter des charges lourdes, supporter des postures pénibles, travailler de nuit, au chaud, au froid ou dans le bruit.
Avec la réforme, le minimum de pension pour les personnes ayant effectué une carrière complète au SMIC ne pourra pas être inférieure à 85% du SMIC soit 1200€
L'âge de départ anticipé pour incapacité permanente (au moins 10%) est fixé à 60 ans s'il fait suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle.
Désormais, les droits seront pris en compte pour les retraités qui reprennent une activité dans le cadre du cumul emploi retraite. Ils pourront ainsi voir leur retraite revalorisée. Cela vient compenser une injustice actuelle du système qui ne donne pas de droits supplémentaires aux retraités en cas de reprise d'une activité, malgré les charges prélevées sur le bulletin de paie.
La réforme des retraites ne concerne pas les retraités actuels. Si l'éxécutif confirme les éléments annoncés, les personnes nées à partir de 1961 seront les premières concernées par le report de l'âge légal de départ en retraite. La règle qui semble se profiler serait alors une augmentation de la durée minimale de travail de 3 mois par an.
Emmanuel Macron avait annoncé lundi 12 décembre 2022 le report de la présentation de la réforme des retraites au 10 janvier alors qu'elle devait être présentée le 15 décembre.
Le chef de l’Etat a affirmé vouloir laisser aux partenaires sociaux et aux nouveaux dirigeants de LR et d’EELV le temps d’échanger avec le gouvernement sur ce projet de réforme au centre des préoccupations des Français. Emmanuel Macron a justifié que cette décision « permet d’avoir quelques semaines de plus pour que celles et ceux qui (…) viennent de prendre des responsabilités puissent, sur quelques éléments-clés de la réforme, échanger avec le gouvernement ». Plus concrètement, l’objectif est de donner plus de temps à la concertation et d’éviter une mobilisation pendant les fêtes !
Olivier Dussopt, Ministre du Travail et en charge de la réforme, a précisé que la responsabilité et la justice seront les mots d'ordre de la réforme des retraites : « Faire une réforme qui améliore le système de retraite mais qui ne l'équilibre pas, ce n'est pas responsable ; et faire une réforme qui se contente d'équilibrer le système financier sans l'améliorer, ce n'est pas juste », a-t-il déclaré.
En effet, d'après le Comité d'Orientation des Retraites (COR), le déficit du système de retraites s'élèverait entre 9 et 11 milliards d'euros par an d'ici à 2027-2028, et grimperait à 16 milliards en 2032 si aucune réforme n'est mise en place.
Le 9 mars 2022, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement a confirmé qu'un allongement progressif de l'âge de départ à la retraite à 65 ans sera bien inclus dans le programme du candidat Emmanuel Macron. Dans sa lettre aux Français annonçant sa candidature, Emmanuel Macron a d'ailleurs affiché sa volonté que les Français « travaillent plus ». Ce report de l'âge légal à 65 ans serait l’une « des réformes prioritaires » de son prochain quinquennat, s’il est réélu. Gabriel Attal évoque également « une réforme de responsabilité et de justice » avec une retraite minimum à 1.100 euros « pour ceux qui ont une carrière complète » et la refonte des différents régimes spéciaux, « par exemple de la RATP ou d’EDF, comme on l’a fait pour la SNCF pour les nouveaux entrants ».
Le Premier Ministre promet 1000€ minimum de pension avec la réforme des retraites. Lors de son interview le 11 février 2022, Jean Castex a souligné l'effort du gouvernement au cours de 5 dernières années. Il a ainsi précisé que "Le minimum vieillesse a été revalorisé sous ce quinquennat de 100 euros par mois pour être porté à 917 euros par mois. Pour celles qui sont au-dessus, la revalorisation sera à hauteur de l'inflation", et d'ajouter : "Nous allons corréler le montant des retraites à celui de l'inflation. Ça a déjà été décidé".
Lors de son allocution le 11 février dernier, Jean Castex à rappelé plusieurs points pour défendre l'action du gouvernement concernant les retraites. Il ainsi rappelé que :
Concernant la réforme des retraites, le Président Macron opte pour trois grand régimes pour simplifier le système actuel. Emmanuel Macron avait précisé lors de son allocution du 16 décembre 2021 sa volonté d'aller "vers une sortie de ce qu'on appelle des régimes spéciaux" de retraites. Il reconnait que l'idée initiale de sa réforme de faire passer de 42 régimes à un seul était trop anxiogène en affirmant : "il faut simplifier nos règles, en allant vers une sortie des régimes spéciaux. Il y a 42 régimes aujourd'hui. Alors, est-ce qu'il faut un seul, ce qui était mon projet initial ? Je crois que c'est trop anxiogène". Il préconise un système simplifié "avec grosso modo 3 grands régimes : Pour la fonction publique, pour les salariés et pour les indépendants"
Concernant l'âge de départ à la retraite, le président Macron précise qu'il y a maintenant un problème de financement, il est donc clair qu'il faudra travailler plus longtemps". Ajoutant que "cela ne signifie pas la même réalité pour tout un chacun... on doit adapter ce temps de vie au travail d'une part aux difficultés de certaines tâches, et on doit sans doute repenser ce qu'est le travail des seniors."
Même si la réforme n'a pas vu le jour sous son mandat, le président de la République est resté toutefois déterminé sur trois mesures à prendre dans son programme :
Emmanuel Macron a précisé lors de son allocution du 9 novembre 2021 que la réforme des retraites ne verrait pas le jour pendant son quinquennat. Le président précisait que "La situation sanitaire que nous vivons est en train de se dégrader partout en Europe. Le souhait unanime exprimé par les organisations syndicales et professionnelles de concentrer les efforts sur le besoin de concorde dans ce moment que vit notre nation (…) font que les conditions ne sont pas réunies pour relancer aujourd’hui ce chantier. "
Emmanuel Macron mettait ainsi un terme à son projet de réforme. Le projet, qu'il continuait cependant à défendre, devait être réintégré dans son programme pour 2022 comme dans le programme de l'ensemble des candidats à la présidentielle.
Le jeudi 2 septembre 2021 avait vu défiler à Matignon les partenaires sociaux (CFDT, FO, CRE-CGC...) pour des entretiens individuels sur lesquels il avait été question des points sensibles de la rentrée tels que l'emploi, la crise sanitaire.... et la réforme des retraites. "Ce sera sans nous ! " avaient argumenté les responsables syndicaux qui estimaient que donner leur avis sur une potentielle réforme des retraites avant les élections reviendrait à cautionner cette réforme dans le programme présidentiel. Inversement, le patronat avait réaffirmé le caractère indispensable d'une réforme pourvu qu'elle puisse être réfléchie et concertée.
À défaut d'avancer sur la réforme des retraites, des échanges constructifs avaient porté sur l'emploi des séniors et la pénibilité du travail qui pourraient faire l'objet d'échanges plus concrets d'ici à quelques mois.
Le sujet de la réforme des retraites ne semblait pour autant pas abandonné par Emmanuel Macron, à moins d'un an des élections présidentielles qui affirmait que la réforme était necessaire sous réserve d'une amélioration sur le plan économique et sanitaire lors de son allocution du 12 juillet dernier. Lors de son allocution, lundi 12 juillet, le président de la République avait réaffirmé sa volonté de réformer le système de retraite, avec le lancement d'une concertation avec les partenaires sociaux à la rentrée.
Au cœur de son programme initial, le Président Macron avait réaffirmé son intention de réformer son système de retraite, à travers la disparition des régimes spéciaux pour les nouveaux employés et le recul de l'âge légal. Concernant les régimes spéciaux qu'il juge « injustes », il précisait : « Ils devront être supprimés pour les nouveaux employés dans ces secteurs. Nous vivons plus longtemps, il faudra travailler plus longtemps et partir à la retraite plus tard »
Sans prendre le risque de se prononcer sur un calendrier d'application précis, dépendant en grande partie de la crise du COVID, Emmanuel Macron avait toutefois chargé son gouvernement de reprendre les discussions avec les partenaires sociaux dès la rentrée, indiquant ainsi lundi 12 juillet au soir que "la réforme des retraites devra être "engagée" dès "que les conditions sanitaires seront réunies".
L'Élysée pouvait procéder à un véritable chamboulement en repoussant l'âge de départ à la retraite à 64 ans dans un délai très bref. Emmanuel Macron envisageait de s'adresser aux Français pour donner un cap sur les réformes à venir autour des retraites. Le Président recevait les partenaires sociaux mardi 6 juillet 2021, puis les parlementaires le lundi 12 juillet. Il était ainsi fort probable que lors du discours du 14 juillet prochain, Emmanuel Macron fasse quelques annonces fortes sur le calendrier de cette réforme et sur les contours qu'elle porterait.
Le report de l'âge légal à 64 ans serait désormais la principale option retenue par le gouvernement. En clair, la génération née en 1961 basculerait en 2022-2023, avec un âge d’ouverture des droits de 62 ans et demi. Puis, les trois générations suivantes prendraient six mois de plus chacune. Ceux nés en 1964 partiraient quant à eux à 64 ans en 2028-2029. Plus d’un an après son adoption à l’Assemblée nationale, le projet de loi instituant le système universel de retraites par points n’est jamais parvenu au Sénat, la pandémie de covid-19 étant passée par là.
Même si le gouvernement souhaitait crédibiliser son action par une promesse de campagne suspendue par la crise des gilets jaunes et du Covid, du côté des syndicats et du patronat, l'opposition était quasi unanime et estimait que la période n'était pas propice au retour de la réforme des retraites. Une crainte d'un nouveau conflit social n'était ainsi pas à excure dans les prochains mois.
Dans le sillage des intentions d'Emmanuel Macron publiées dans "Les Echos" de s'attaquer à la réforme des retraites rapidement, son Ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait confirmé son intention d'avancer sur le sujet et appelait une nouvelle fois à reculer l'âge du départ à la retraite.
Son message était clair : "Moi je donne mes convictions, je suis favorable à un relèvement de l'âge de départ parce que c'est l'intérêt des Français et l'intérêt de la France que tout le monde, globalement, que notre pays, travaille davantage" a t-il déclaré ce mardi 29 juin 2021 sur CNews. Puis d'ajouter "Il est bon que la réforme des retraites ne tarde pas trop", en affirmant que la réforme des retraites restait "Une priorité" pour le gouvernement.
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Les performances passées ne présagent pas des performances futures
À la suite d'une réunion avec les partenaires sociaux, le nouveau Premier ministre, Jean Castex, avait confirmé que la réforme serait bien "maintenue", mais décalée suite à la crise sanitaire du Covid et du désir de prioriser le retour à l'emploi.
Suite à la crise de la réforme et de l'âge pivot, l'éxecutif avait toutefois promis "une nouvelle méthode", tout en rappelant l'importance de cette réforme pour les générations futures à la fois pour homogénéiser les 42 régimes de retraite, mais également pour équilibrer un système dont les déficits devraient avoisiner les 30 milliards d'euros dans année...