Réforme des retraites : les femmes sont-elles favorisées comme promis ?
- Publié le
Lors de son allocution de présentation du projet de réforme des retraites, la première ministre Elisabeth Borne a avancé à plusieurs reprises que le texte prévoyait des changements en faveur des femmes. À y regarder de plus près, cela ne se vérifie pas systématiquement. Focus sur certaines des mesures annoncées comme avantageuses pour les femmes.
Le report de l’âge de départ à la retraite
Si les 8 trimestres par enfant sont maintenus et favorisent toujours les femmes, ils ne permettent plus forcément de bénéficier d’une retraite anticipée. Pour pouvoir partir à 62 ans grâce à eux, il leur faudra travailler davantage.
De plus, ce report de l’âge pénalise les femmes puisqu’elles doivent cotiser plus longtemps que les hommes.
Les congés parentaux
Ils profitent plus aux femmes, puisque ce sont généralement elles qui prennent ces congés et qu’ils peuvent être comptabilisés comme période de cotisation.
Le dispositif « retraite anticipée pour carrière longue » (RACL) devrait ainsi concerner plusieurs milliers de femmes nées en 1966 qui pourront donc partir plus tôt à la retraite.
En outre, les congés parentaux sont pris en compte dans le calcul du minimum contributif majoré et devraient augmenter les pensions faibles.
La revalorisation plus rapide des pensions pour les femmes
Les pensions des femmes vont effectivement être revalorisées plus rapidement que celles des hommes.
Toutefois, cette hausse n’est que la conséquence de l’augmentation des cotisations et elle ne compense toujours pas l’écart de salaires entre les deux sexes.
La pension minimale à 85 % du SMIC
Elle va favoriser logiquement les femmes puisqu’elles ont rarement une carrière complète.
La comptabilisation des trimestres pour une aide à domicile
Cette mesure va effectivement profiter aux femmes, car elles sont en majorité aide à domicile.
Le nouveau dispositif de cumul emploi-retraite
Les droits supplémentaires prévus par la réforme vont surtout avantager les hommes, puisqu’ils sont 52 % à être affiliés à la CNAV et 75 % à la sécurité sociale des indépendants.
La suppression de la décote
Elle est effectivement favorable aux femmes, mais il ne s’agit que de la conservation d’une mesure.
{179}