Prévisions pessimistes du COR pour le système de retraite dès 2023
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Dans son tout dernier rapport annuel, le Conseil d’orientation des retraites (COR) annonce une aggravation du déficit du système après une embellie en 2021 et 2022. Le problème du financement soulevé par l’institution pourrait avoir un impact sur la réforme souhaitée par le gouvernement.
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Retour à un solde global négatif dès 2023
D’après le Conseil d’orientation des retraites (COR), le système de retraité a dégagé un résultat positif de 900 millions d’euros l’an dernier, une première depuis la crise financière de 2008. Pour l’exercice en cours, ce service rattaché à Matignon anticipe un excédent de 3,2 milliards.
Ce surplus est d’autant plus remarquable qu’il fait directement suite à un déficit de l’ordre de 13 à 14 milliards d’euros comptabilisé en 2020. L’inversion de la tendance est attribuée à une « forte reprise de la croissance » en 2021, expliquent les auteurs du rapport. L’augmentation sensible de la demande a tiré le montant des cotisations vers le haut. Bien que la situation soit hétérogène entre les différents régimes, l’atténuation des effets de la crise sanitaire et le rebond de l’activité ont permis aux comptes de repasser au-dessus de zéro.
Toutefois, à partir de 2023, le COR s’attend à une nette dégradation du solde global des régimes de retraite en France. Dans le meilleur des cas, le système ne reviendrait à l’équilibre qu’au milieu des années 2030. Le ministre du Travail n’est pas plus optimiste. Après avoir confirmé le « déficit structurel » du système, Olivier Dussopt a rencontré les partenaires sociaux le 19 septembre dernier pour discuter des conclusions du rapport.
L’objectif des échanges est de trouver les solutions permettant de tenir les engagements de l’Exécutif de contenir l’augmentation des dépenses publiques à 0,6 %. Pour rappel, cette promesse figure dans le « programme de stabilité 2022-2027 » soumis en juillet 2022 à la Commission européenne.
Une aggravation du déficit due à des scénarios moins favorables
Les projections pessimistes du Conseil s’appuient sur de nouveaux scénarios plus défavorables sur le long terme. D’une part, l’institution a réduit les gains annuels de productivité du travail à 0,7 % à 1,6 % alors que cet indicateur économique clé se situait auparavant entre 1 % à 1,8 %.
D’autre part, il table sur une baisse de 7 % à l’horizon 2027, contre -5 % pour le gouvernement. Mais même à -4,5 %, il ne serait pas possible de combler totalement le déficit. En conséquence, le besoin de financement d’ici à 2027 s’impose dans 50 % des hypothèses à l’étude.
En cas de maintien des règles actuelles de gestion des retraites, et en misant sur 1,6 % de hausse de la productivité, les comptes ne devraient repasser dans le vert qu’« au milieu des années 2050 » au lieu des années 2030.
Bien que le système sera très probablement déficitaire en moyenne sur le prochain quart de siècle, le COR réfute les affirmations concernant un « accroissement non contrôlé des dépenses de retraite ». Ce discours soulève des interrogations quant à la pertinence de la réforme des retraites envisagée par le gouvernement à partir de 2023, avec comme mesure phare le report progressif de l’âge légal de départ à 65 ans.
Le gouvernement est en attente du rapport et des propositions de solutions du rapport du Comité de suivi des retraites (CSR) afin de compléter l’état des lieux dressé par le COR. De son côté, le ministre du Travail considère toujours « la question de l’âge ou de la durée de cotisation » comme centrale. Or, les syndicats, déjà mécontents du lancement de la réforme de l’assurance chômage, sont loin d’être disposés à rouvrir le dossier.