Préparer sa retraite avec un placement en SCPI
- Ecrit par Ludovic Herschlikovitz
De nombreux placements sont disponibles pour préparer sa retraite. Certains sont sans risque avec un rendement faible tandis que d’autres sont plus rentables mais nettement plus risqués. La SCPI (Société civile de placement immobilier) fait partie des rares placements qui combinent une bonne performance financière et un risque assez faible.
SCPI : comprendre les grandes lignes
La SCPI est une société qui permet à des particuliers ou à des entreprises de détenir des parts sociales contre un investissement dans son capital. L’épargnant peut choisir de placer son argent dans différents types de biens immobiliers tels que des immeubles d’entreprise, des commerces ou encore des habitations. Ce type de placement est accessible au plus grand nombre dans la mesure où il ne nécessite pas un apport important. Sur le papier, l’épargnant devient propriétaire grâce à quelques milliers d’euros investis. Qui plus est, un associé dans une SCPI n’a pas à se soucier de la gestion de l’investissement en immobilier locatif, cette tâche incombant à une société de gestion. Son principal atout est par ailleurs la mutualisation des risques. Une SCPI diversifie son patrimoine en investissant dans différents types d’immeubles. Elle est donc en mesure de se constituer une réserve et d’assurer à ses épargnants des revenus réguliers.
En termes de rendement locatif, la SCPI propose une performance proche de 5%. Pour plus de précision, en 2017, les SCPI investies en immobilier d’entreprise ont affiché un rendement moyen net de frais de 4,44% selon les données fournies par l’IEIF.
Il va sans dire qu’investir dans une SCPI est une option d’épargne à faible risque avec une rentabilité deux fois plus importante que celle d’un investissement locatif classique. Pour garder un niveau de vie confortable une fois à la retraite, ce type de placement assure un revenu complémentaire conséquent.
Investir dans les SCPI pour un revenu complémentaire une fois à la retraite
Les Français sont inquiets de la baisse du niveau de vie une fois qu’ils seront à la retraite. Ils sont d’ailleurs près de 78% à reconnaitre la nécessité de cumuler la pension de retraite avec un revenu supplémentaire. De plus, les différentes réformes de ces dernières années n’ont pas épargné le système par répartition, aujourd’hui déficitaire. Les droits des salariés pâtissent de cette situation qui semble s’aggraver de génération en génération. En effet, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a analysé le taux de remplacement du salaire par la retraite au fil des générations et le résultat est sans appel. On constate un recul important du taux de remplacement moyen en seulement 10 ans puisque les baisses sont de 7,3 points (secteur public) et de 3,4 points (secteur privé) de la génération née en 1936 à celle née en 1946. Les prévisions pour les générations nées de 1950 à 1980 sont également peu encourageantes. Pour les cadres du secteur privé en particulier, le taux de remplacement net pourrait passer de 56% pour la génération née en 1950 à 51% pour la génération née en 1980.
Les Français n’ont donc pas fini de s’inquiéter, d’où l’importance de préparer la retraite le plus tôt possible. Pour ce faire, il existe sur le marché de nombreux placements avec des niveaux de risque et de rendement différents. Le rendement des contrats d'assurance vie en euros est beaucoup plus faible que celui des placements en unités de compte. Les contrats d’assurance-vie en euros souffrent actuellement d’un manque de performance puisqu’en 10 ans la rentabilité moyenne est passée de 4,10% en 2007 à 1,47% en 2017. Sans compter que les gains générés par l’épargne sont encore soumis aux prélèvements sociaux s’élevant à 17,2% en 2018 contre 11% en 2017. Aujourd’hui, l’effort d’épargne nécessaire pour se constituer un capital permettant de toucher un revenu supplémentaire de 1 000 euros par mois est trois fois plus important qu’en 2007. Concernant les investissements plus rentables tels que les placements boursiers, le capital n’est pas garanti et le risque est beaucoup plus élevé puisque la performance du placement dépend entièrement des cours de la Bourse. Les Français sont réticents à tant d’incertitudes surtout après la crise de 2008 qui a fait de nombreuses victimes.
Il ne reste donc plus que l’investissement dans la pierre, une opération qui assure un rendement tout à fait acceptable avec un risque mesuré. L’immobilier est un bon placement surtout pour un projet d’épargne à long terme. Le principal inconvénient de cet investissement est bien sûr son coût élevé si l’intention de l’épargnant est d’acheter pour louer. Par contre, s’il envisage un placement dans la « pierre papier », qui a pour principe d’investir dans une société civile de placement immobilier (SCPI), l’effort financier demandé est assez faible.