Actuellement, les pensions de retraite des parents sont majorées à partir du troisième enfant, une mesure plus favorable aux hommes qu’aux femmes. Le rapport sur la réforme des retraites présenté par Jean-Paul Delevoye préconise la refonte de cette mesure afin d’enrayer l’inégalité qui existe actuellement et de majorer la retraite de 5% dès le premier enfant.

Réforme des retraites : majoration dès le premier enfant, quel impact sur le montant de la pension ?

Dans le système actuel, la majoration de la pension pour famille nombreuse est accordée à partir du troisième enfant. La pension de retraite de chaque parent augmente ainsi de 10% s’ils ont trois enfants. Dans la majorité des cas, ce système de majoration est beaucoup plus profitable aux hommes qu’aux femmes. En raison de différents facteurs impactant sur les carrières professionnelles des femmes, les hommes ont habituellement des pensions de retraite plus importantes.

Selon une étude menée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), la Caisse nationale d’allocations familiales a versé à plus de 5,5 millions de bénéficiaires pas moins de 4,08 milliards d’euros en 2018. Le versement moyen mensuel attribué s’élève quant à lui à 60,60 euros. La majoration obtenue par les mères de trois enfants et plus représente en moyenne 54,30 euros, contre 68,80 euros pour les pères.

Afin de régler ce problème d’inégalité homme-femme, le haut-commissaire à la réforme des retraites préconise dans son rapport un remaniement qui devrait permettre aux mères de famille d’être « les principales bénéficiaires des mesures de solidarité liées aux droits familiaux. » Ce rapport recommande une majoration de 5% dès le premier enfant et 5% supplémentaires pour chaque naissance.

Dans le système actuel, les parents de trois enfants bénéficient d’une majoration de 10% chacun, soit 20% en tout. Mais dans le système universel, la majoration relative à trois naissances ne sera que de 15% au total. Les bénéficiaires auront le choix entre un partage à parts égales de cette augmentation, soit 7,5% chacun ou bien l’accorder entièrement à l’un ou à l’autre. L’option par défaut dans ce cas précis sera l’attribution de la majoration à la mère.

In fine, la refonte de cette mesure sur les droits familiaux ne pourra pas enrayer cette inégalité. En toute logique en effet, les parents choisiront d’appliquer la majoration à la pension la plus élevée, en général celle du père. Ainsi, la majoration de la pension de retraite pour famille nombreuse avantage aujourd’hui les hommes et demain encore elle sera plus profitable aux hommes qu’aux femmes, et ce malgré la réforme.