Suppression de la bonification au 1/5e : la réaction des policiers
Le gouvernement projette de supprimer une bonification qui complète la retraite des policiers en contrepartie d’une cotisation, qui elle, serait maintenue. Cette mesure s’accompagnera surement d’une forte mobilisation selon le syndicat.
Denis Jacob, le secrétaire administratif général du syndicat « Alliance Police nationale », a parlé au nom des agents touchés par cette mesure qui, selon lui, ne rapportera que peu à l’État, mais qui va pourtant provoquer la colère des personnes concernées.
Une bonification méritée au titre de la pénibilité au travail
La bonification au 1/5e est accordée aux policiers, aux surveillants de prison, aux pompiers, aux gendarmes et aux douaniers au titre de la pénibilité de leur métier. Ils obtiennent une année de cotisation toutes les cinq années d’activité en contrepartie d’une cotisation de 12,50 %, alors que les salariés ne s’acquittent que de 10,85 %.
Le gouvernement voudrait que la bonification soit supprimée pour ceux qui décident de travailler au-delà de 57 ans (âge légal de départ dans la catégorie dite active de la Fonction publique). Il demande aussi que cette bonification soit progressivement réduite lorsque l’assuré exerce son activité « sous le principe d’une bonification supprimée par année prolongée ». Comme ils ne bénéficieront plus de cet avantage et doivent continuer de verser la cotisation de 12,50 %, le syndicat considère cette mesure comme une double sanction.
Les revendications des policiers
Ces informations ont été confirmées par le ministère de l’Intérieur le 5 mai dernier en réponse aux demandes d’explication du syndicat. L’organisation « Alliance Police nationale » revendique le maintien de la bonification au 1/5e au titre de la difficulté, la pénibilité et la dangerosité de leur métier.
Le représentant de l’organisation argumente en parlant d’une étude effectuée en interne qui a permis de savoir que cette mesure va coûter plus cher que le maintien de la bonification à cause de la suppression de leur sur-cotisation.
Par ailleurs, aujourd’hui, les nouveaux agents intègrent la police de plus en plus tard et seront plus nombreux à travailler au-delà de l’âge légal de départ pour toucher une retraite sans décote. Rappelons que les travailleurs qui travaillent au-delà de l’âge légal de départ seront également exemptés de sur-cotisations. Ainsi, la meilleure alternative serait de maintenir la bonification au 1/5e au-delà de 57 ans.