Retraite et régimes spéciaux, tout ce qu’il faut savoir
- Ecrit par Ludovic Herschlikovitz
De nombreuses questions demeurent en ce qui concerne les régimes spéciaux et la retraite en france. Quels sont les avantages des fonctionnaires ? Comment sont financés les régimes spéciaux ? Quelles différences avec les salariés du privé ?
Régimes spéciaux de retraite : les grandes lignes
- Le régime de la fonction publique qui regroupe entre autres les militaires et la police nationale
- Les régimes des entreprises et des organismes publics auxquels sont rattachés EDF, GDF, la RATP, la SNCF, etc.
- Et enfin, la dernière catégorie qui regroupe les régimes spéciaux dont le nombre de bénéficiaires est peu élevé (Comédie Française, Opéra national de Paris, clercs de notaire, Banque de France, marins, etc.).
Plus précisément, les régimes spéciaux regroupent :
- Le régime des fonctionnaires
- Le régime de la banque de France
- Le régime de la RATP
- Le régime de la SNCF
- Le régime des Mines
- Le régime des personnels de l’Opéra National de Paris
- Le régime de la Comédie Française
- Le régime du Port autonome de Bordeaux
- Le régime des Marins avec l’Établissement National des Invalides de la Marine
- Le régime des Cultes
- Le régime des Clercs et employés de Notaire
- Le régime parlementaire du Senat avec la caisse autonome de Sécurité sociale du Sénat
- Le régime parlementaire de l’Assemblée Nationale
- Le régime EDF-GDF des Industries Electriques et Gazières
- Le régime des ouvriers des établissements industriels de l’Etat Le régime des agents des collectivités locales
On compte aujourd’hui pas moins de 37 régimes de retraite dont 15 régimes spéciaux dans l’Hexagone pour environ 4,5 millions de pensionnés, 4,7 millions de cotisants et 3,4% de la population concernée.
Fonctionnement des régimes spéciaux
Les régimes spéciaux jouissent de règles bien différentes de celles régissant le régime général. La suppression de ces régimes spéciaux priverait leurs affiliés de nombreux avantages d’où les manifestations contre la mise en place d’un système de retraite universel.
La réforme des retraites prévoit la suppression des régimes spéciaux et l’instauration d’un système universel pour que tous les travailleurs puissent être logés à la même enseigne. Les travailleurs bénéficiant d’un régime spécial ne sont pas d’accord avec cette transformation majeure envisagée par l’exécutif et nombreux corps de métier ont d’ailleurs battu le pavé pour montrer leur mécontentement. Les membres du barreau ont exprimé leur désaccord et ont rallié à cette cause des cheminots, des agents de la RATP ou encore des médecins. Il faut savoir en effet que les régimes autonomes comme celui des avocats et les régimes spéciaux comme ceux de la RATP et de la SNCF offrent certains avantages et privilèges auxquels les cotisants ne souhaitent pas renoncer.
Un départ à la retraite possible avant l’âge légal
Certains régimes dits "spéciaux" offrent aux affiliés la possibilité de partir à la retraite avant l’âge légal de 62 ans, voire avant l’âge de 60 ans. Par exemple, les agents de conduite de la SNCF et les machinistes à la RATP peuvent actuellement partir à la retraite à 50 ans et 8 mois. Une augmentation progressive de 4 mois par génération de cet âge d’ouverture des droits est en cours de réalisation. Pour les agents cités en exemple précédemment, le seuil de 50 ans et 8 mois passera à 52 ans en 2024.
Alors qu’en 2017, l’âge conjoncturel de départ à la retraite1 était de 63 ans dans le régime général, et de plus de 61 ans dans la fonction publique civile d’État et la fonction publique territoriale, il était de 57,7 ans pour les IEG (Industries Electriques et Gazières), de 56,9 ans pour la SNCF et de 55,7 ans pour la RATP. (Source : Compte des compte 2019)
Une durée de cotisation moins longue que celle du régime général
Pour les salariés du régime général, la durée de cotisation est de 43 annuités soit 172 trimestres. Pour les agents de la RATP par exemple, la durée d’assurance légale est entre 161 et 168 trimestres. Le nombre de trimestres de service requis à la RATP est fonction de la date d’ouverture des droits. Des réformes sont en cours pour relever progressivement la durée d’assurance pour le taux plein des régimes spéciaux afin de l’aligner avec celle du secteur privé. Ainsi, les agents de la RATP concernés par 43 ans de service (172 trimestres) sont ceux qui partiront à la retraite en 2035, soit la génération 1973.
Un calcul de la pension de retraite plus avantageux
Pour la majorité des régimes spéciaux, le taux plein s’élève à 75%, un taux qui s’applique au revenu professionnel de référence obtenu sur la base des 6 derniers mois d’activité. Pour le calcul de la retraite de base dans le régime général par contre, le salaire annuel moyen est obtenu en prenant en compte les 25 meilleures années de la carrière professionnelle du cotisant. Le montant d’une pension de retraite complète est quant à lui obtenu en appliquant un taux de 50% à ce salaire annuel moyen. En 2017, la retraite à taux plein à la RATP atteint 2 357 euros bruts en moyenne, contre 1 605 euros bruts dans le régime général.
Financement des régimes spéciaux
La majeure partie des régimes spéciaux en France sont déficitaires, c'est-à-dire que les cotisations ne couvrent pas le montant de pensions versées. Il existe cependant des exceptions, les cotisants dans le domaine hospitalier et territorial sont en effet deux fois plus nombreux que les pensionnés.
Les avantages des régimes spéciaux
Les avantages que procurent les régimes spéciaux de retraite sont :L’âge de départ à la retraite
- Les policiers, les contrôleurs aériens, les gardiens de prison et les égoutiers entre autres peuvent partir à la retraite dès 52 ans.
- Les autres agents de « catégorie active » tels que les douaniers, les éboueurs ou encore les aides-soignants ont la possibilité de mettre fin à leur carrière à partir de 57 ans.
- Les agents de conduite à la SNCF et à la RATP peuvent prendre leur retraite à partir de 50 ans (qui devrait être porté à 52 ans en 2024).
- Il convient de souligner que les personnes concernées doivent remplir un quota en termes d’années de service. Il faut souligner également que tout départ anticipé à la retraite se fait avec une décote.
La pension
- En effet, pour les fonctionnaires ou les cheminots, seuls comptent les 6 derniers mois.
- Pour les marins, les pensions sont calculées sur la base des 3 dernières années.
- Pour les clercs et employés de notaire, il faut prendre en considération les 10 dernières années.
Pour les nouveaux retraités de 2017, la pension brute moyenne en équivalent carrière complète s’élève :
- à 3 592 € pour les IEG (Industries Electriques et Gazières),
- à 3 705 € à la RATP et
- à 2 636 € à la SNCF
- à 2 206 € pour les fonctionnaires civils de l’État
Pour les retraités ayant accompli une carrière complète nés entre 1940 et 1946, le montant moyen de pension des retraités de la RATP et de la SNCF est supérieur de 24 % à celui des anciens salariés du secteur privé des transports, résultant également en partie d’écarts de qualification. La situation des agents de conduite de la SNCF est particulièrement favorable, avec une pension moyenne en équivalent carrière complète de 3 156 € pour ceux partis à la retraite en 2017 (source : Cour des compte 2019)
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