Assurance vie : Les fonds euro-croissance a la peine
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- Ecrit par Ludovic Herschlikovitz
Le Gouvernement s’attendait à ce que les encours en assurance-vie, surtout ceux des fonds euro-croissance, s’envolent. Il n’en a rien été, du moins pour l’année 2017, parce que les épargnants semblent encore méfiants vis-à-vis de ce nouveau dispositif.
Le fonds euro-croissance peine à séduire
Présenté par le Gouvernement comme la solution miracle pour les épargnants qui veulent gagner plus que ce qu’ils amassent avec le fonds en euros classique mais qui rechignent à prendre des risques démesurés, le fonds euro-croissance peine à convaincre... Et ce n’est pas tout à fait à cause de son rendement. L’année 2017 devait être celle de son essor, mais le fonds euro-croissance a présenté des chiffres bien en deçà de ceux escomptés. Le Gouvernement français comptait pourtant là-dessus pour hausser le montant des financements des entreprises, et ce, à l’aide des encours accumulés. Pourquoi ce manque d’intérêts des épargnants malgré les promesses de gains élevés ?
A peine plus rentable que le fonds en euros classique
Ce n’est plus un secret, le fonds en euros classique, bien que très fiable, présente des revenus assez moindres. Mais cela ne l’a pas empêché de rester le contrat d’assurance-vie préféré des français en 2017. Pour les épargnants, la sécurité reste donc primordiale. De prime abord alléchant, le fonds euro-croissance ne présente finalement qu’un taux légèrement supérieur au fonds classique, mais avec une dose de risque (certes modérée) en plus. Ceci explique en partie le manque de succès qu’a eu cette offre auprès des épargnants. Mais il y a également le manque de clarté sur les rendements servis.
Les fonds euro-croissance, comment ça marche au juste ?
Le fonds euro-croissance est une version plus dynamique de l'assurance vie que son homologue classique sans toutefois atteindre le niveau de risque des unités de comptes. Le capital de l’épargnant fait bien l’objet d’une garantie (partielle ou totale), mais à condition que le contrat dure au minimum 8 ans. Ce délai assez long permet à l’assureur d’investir l’encours dans des secteurs à risque mais également prometteur. En principe, c’est donc du gagnant – gagnant. Sauf que dans la pratique, le fonds euro-croissance a fait pâle figure en 2017, avec seulement 1,9 milliards d’euros d’encours, un score médiocre quand on constate que ceci ne représente 0,11% du total de l’assurance-vie. Depuis, ce taux est passé à 0,13%, soit 2,3 milliards d’euros d’encours, ce qui est encore largement insuffisant.
Comment remonter la pente des taux d'interêts faibles ?
Le Gouvernement étudie une solution pouvant relancer l’intérêt des épargnants pour le fonds euro-croissance. Le Ministère des Finances préconise entre autres « l’affichage d’un rendement unifié », une pratique déjà en vigueur sur les fonds en euros. Ceci incite les assureurs à communiquer aux épargnants l’évolution des placements, à la fois la partie placée en fonds en euros et celle investie dans les secteurs dits à risque. Et le rendement récolté par chaque épargnant dépendra des paramètres qu’il aura choisi lors de la signature du contrat, en l’occurrence la durée du placement ou encore le niveau de garantie. Au début dudit contrat, un taux de base est fixé, mais celui-ci peut augmenter en valeur en fonction de la durée du placement.
Relance problable du Ministre de L'économie. Est-ce que ce sera suffisant ?
Rien n’est moins sûr puisqu’avec cette démarche et selon les estimations de M. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, les solutions apportées devraient faire passer les encours à 20 milliards d’euros d’ici 2 ans. Il est vrai que c’est 9 fois plus qu’à l’heure actuelle, mais cela ne représentera encore que 1,2% du total de l’assurance-vie. Le fonds en euros classiques semble encore avoir de beaux jours devant lui parce que force est de constater que les épargnants ne sont pas prêts à renoncer à la sécurité qu’il apporte.