Les principales projections du COR d’ici à 2070
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Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a communiqué ses prévisions concernant la situation financière du système français de retraite jusqu’en 2070. La conclusion principale est alarmante, avec un déficit budgétaire qui s’aggrave à un rythme plus rapide qu’annoncé, et ne devrait pas se redresser jusqu’à la fin de la période étudiée.
Ces projections sont naturellement susceptibles d’évoluer suivant les conditions politiques et économiques des 50 prochaines années. Mais elles permettent aux futurs retraités d’estimer leur pension afin de mettre en place au plus tôt, ou d’ajuster leur stratégie d’épargne retraite. Voici les enseignements importants de ce rapport annuel.
Recul progressif de l’âge moyen de départ à la retraite à 64,5 ans en 2070
Comme attendu, l’âge moyen de départ à la retraite des Français augmentera progressivement. De 62,6 ans en 2021, il devrait passer à 64,1 ans en 2030, pour atteindre 64,5 ans en 2070.
Cette évolution est la conséquence des réformes successives mises en œuvre pour favoriser l’emploi des seniors et prolonger leur vie professionnelle.
Ces dispositions contraignent les travailleurs à rester en activité plus longtemps afin de compléter la durée d’assurance requise et pouvoir liquider leurs droits.
Augmentation de l’espérance de vie à 65 ans en 2070
Le COR prévoit une hausse de l’espérance de vie à 65 ans d'ici à 2070, avec 26,7 ans et 24,8 ans respectivement pour les femmes et pour les hommes. En comparaison avec les données démographiques de 2023, le gain est de 3,1 ans et 5 ans. Bien que positive, cette évolution pose des défis considérables en matière de financement de la retraite, puisqu’elle se traduit par une augmentation du nombre de futurs pensionnés, sur une période plus longue.
Les jeunes générations vont profiter d’un allongement de la durée de retraite
Malgré un accès plus tardif à la retraite, les actifs de la génération 2000 pourraient prétendre à une durée de retraite de 27 ans, soit un gain d’une année par rapport aux personnes nées au début des années 90. Cela représente deux années de plus que celles nées en 1945 et trois années de plus que les retraités actuels, dont l’année de naissance se situe entre 1965 et 1970. Cette perspective implique cependant de disposer des ressources financières nécessaires pour en profiter pleinement, ce qui exige une bonne planification.
Le niveau de vie des retraités et le taux de remplacement en baisse
D'ici à 2070, les retraités vont voir leur pouvoir d’achat se dégrader, passant de 100 % du niveau de vie actuel de la population active à seulement 83 %. Si les pensions de retraite continuent d’augmenter, leur progression sera moins rapide que celle des salaires. Pour compenser cette baisse relative, le COR recommande aux travailleurs d’épargne davantage durant leur carrière, ou de repousser volontairement leur départ à la retraite.
En outre, le rapport entre la pension nette et la dernière rémunération nette, désigné par « taux de remplacement », devrait décroitre de manière significative d'ici à 2070. Pour un employé non-cadre du secteur privé qui part aujourd’hui avec une pension à taux plein, ce ratio est de 75 % du dernier salaire perçu. Il tombera à 66 % pour un actif ayant un profil similaire de la génération 2000. Si le COR ne mentionne pas de prévisions concernant les cadres, ceux-ci sont encore moins bien lotis, avec un taux de remplacement de 52,90 % pour les bénéficiaires du taux plein.
Dans le cadre de la dernière réforme des retraites, l’âge légal de la retraite recule de trois mois par année de naissance à partir du 1er septembre 2023. Ce mécanisme vise à atteindre l’objectif d’un âge minimum de 64 ans en 2030. Parallèlement, la durée de cotisation requise pour prétendre bénéficier d’une pension à taux plein est fixée à 43 annuités, soit 172 trimestres, avec un trimestre supplémentaire ajouté chaque année.