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Les dépôts sur les contrats d’assurance-vie ont sensiblement progressé après les vacances estivales, confirmant son titre d’« instrument d’épargne privilégié » des Français. Selon les données publiées par France Assureurs le 29 octobre dernier, la collecte sur ce produit a atteint 2,5 milliards d’euros pour le mois de septembre. Ce chiffre démontre une nette amélioration par rapport aux 782 millions d’euros et 1,9 milliard d’euros enregistrés respectivement en août et en juillet.

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Assurance-vie : une dynamique exceptionnelle à la pression inflationniste

Une croissance annuelle impressionnante, puisque 12 mois plus tôt, la collecte nette se chiffrait à seulement 30 millions d’euros. Cette performance est d’autant plus remarquable que cette période est habituellement peu favorable à ce type de placement. En effet, le budget des ménages est sous pression en raison de la rentrée scolaire, des prélèvements locaux, comme la taxe foncière en octobre ou la dernière échéance pour l’impôt sur le revenu.

« Quatre décollectes ont même été observées en septembre depuis 1997, en 2011, 2012, 2016 et 2020 », rappelle Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne. Celle-ci avait atteint respectivement -1,8 milliard, -3,08 milliards, -553 millions, et -246 millions d’euros. De plus, au cours de la dernière décennie, la collecte moyenne pour ce mois est restée inférieure à 700 millions d’euros, soulignant le caractère exceptionnel du montant actuel.

Les multiples facteurs derrière cette collecte record en assurance-vie

Cette dynamique de l’assurance-vie a été portée par un véritable bond des cotisations, avec un total de 12,3 milliards d’euros versés, soit 7,4 milliards de plus qu’en août. Ces sommes ont majoritairement été allouées aux fonds en euros, pour un montant de 8,2 milliards d’euros.

À l’inverse, les unités de compte, affectées par les contre-performances boursières, représentaient seulement un tiers de la collecte brute mensuelle, un niveau historiquement bas depuis le début de l’année. Dans le même temps, les prestations ont régressé de 12 % sur un an, pour s’établir à 9,8 milliards d’euros.

Dans le détail : 

  • les rachats sur les fonds euros ont diminué de 13 % ;
  • tandis que celles sur les unités de compte ont baissé de 10 %.

👉 Les rachats sur les trois premiers trimestres de 2024 ont reculé de 3,9 milliards d’euros par rapport à 2023, pour un total de 108,1 milliards d’euros.

Philippe Crevel attribue le repli des rachats sur leurs fonds en euros à « l’amélioration du rendement de ces placements, encouragée par les assureurs qui ont appliqué des taux bonifiés ». Il ajoute que « l’assurance-vie a gagné en compétitivité face à d’autres formes d’épargne grâce à la baisse des taux sur les dépôts à terme ».

L’assurance-vie a maintenu sa position de premier produit d’épargne en France. En témoigne son encours global de 1 977 milliards d’euros en septembre.

L’assurance-vie, un placement de référence pour l’avenir

Le directeur du Cercle de l’Épargne anticipe des résultats toujours positifs pour l’assurance-vie pour la fin de l’année.

En effet, toutes les conditions sont réunies :

  • les rendements en hausse des fonds en euros ;
  • le ralentissement de l’inflation ;
  • la décrue des taux d'intérêt de base des banques centrales ;
  • la perte d’attractivité des dépôts à terme ;
  • l’atonie du marché immobilier.

Cette situation incite les ménages à thésauriser davantage sur le long terme. Et la conjoncture politique ne semble pas pouvoir freiner le mouvement. L’engouement croissant pour les fonds en euros traduit néanmoins une certaine prudence et le besoin de se protéger contre les fluctuations des marchés financiers.

Pour 2025 aussi, les perspectives pour l’assurance-vie restent prometteuses, alors que la rémunération de l’épargne réglementée va diminuer, tout comme l’inflation. Selon Philippe Crevel, « les ménages français, ayant misé sur l’épargne de précaution depuis 2020, pourraient désormais en réorienter une partie vers d’autres solutions sécurisées et durables ».

Bon à savoir

En plus de l’assurance-vie, le Plan d’épargne retraite (PER) a la faveur des Français pour préparer leur avenir financier. D’ailleurs, la collecte globale pour ce produit a augmenté de 20 % sur un an en septembre. Actuellement, l’encours pour les PER assurance se situe à 87,1 milliards d’euros et pourrait rapidement franchir la barre symbolique des 90 milliards d’euros.