Travailler plus longtemps pour toucher une pension plus élevée
- Publié le
La nouvelle réforme des retraites prévoit l’allongement de la durée de cotisation pour toucher une pension à taux plein. Les seniors devront donc travailler plus longtemps pour améliorer leur niveau de vie.
Une réforme qui n’a pas modifié l’âge légal de départ à la retraite
Il faut noter que la réforme définitivement adoptée le 18 décembre 2013 n’a pas changé l’âge légal de départ qui est maintenu à 62 ans et les règles applicables aux régimes spéciaux restent les mêmes.
Les représentants de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ont sévèrement critiqué cette décision parce qu’ils pensent que l’âge légal de départ devrait au moins se rapprocher des 65 ans pour garantir la pérennité du système de retraite.
Pourtant, Jean-Olivier Hairault, économiste et démographe spécialisé en retraite, également chercheur à l’université Panthéon-Sorbonne, a indiqué que le libre choix de l’âge de départ à la retraite est indispensable pour assurer la sauvegarde du système de retraite français. Si aucune contrainte légale ne nuit à l’application de cette disposition, les assurés pourront toucher une pension calculée en fonction des cotisations versées.
Selon cet expert, cette mesure va améliorer le taux d’emploi des seniors de 55 ans et plus, par ailleurs, le niveau de leur pension augmentera avec l’allongement de leur carrière professionnelle. Les cotisations payées par les actifs seront ainsi plus importantes et permettront de réduire le montant des pensions dont le paiement incombe aux caisses de retraite.
Une solution pour assurer la réintégration des plus de 55 ans dans le monde du travail
Le taux d’emploi des Français âgés de 55 ans à 64 ans est plutôt bas par rapport aux taux des autres pays membres de l’OCDE. Selon Jean-Olivier Hairault, un système de retraite qui encourage un départ précoce à la retraite et « un consensus social inavoué » renforce l’absence des seniors du monde du travail. Ces mesures ont été instaurées par les autorités compétentes dans les années 1970 : les seniors ont dû céder leur place aux personnes âgées de 30 ans à 55 ans afin de réduire le taux de chômage des plus jeunes.
Comme cette stratégie est prise en charge par la collectivité à travers la protection sociale, elle convient aux entreprises. C’est pour cette raison qu’ils ne soutiennent pas la réintégration des personnes de plus de 55 ans en invoquant le risque lié à la santé, le coût qui découle de l’expérience et le manque d’adaptabilité des seniors.
Pour que les personnes âgées puissent à nouveau s’impliquer dans la vie économique et sociale comme elles le souhaitent, des formations spécifiques qui les aideraient à mieux s’intégrer s’imposent.