Les nouveautés de l'assurance retraite en 2024 : plus d'information et de digitalisation
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Des changements arrivent dans le domaine de l’assurance retraite. L’objectif est de simplifier les démarches administratives. Renaud Villard, directeur général de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), a présenté les nouveautés pour 2024, dont certaines s’inscrivent dans la continuité des évolutions entrées en vigueur l’année dernière.
Revalorisation des pensions de retraite de base et complémentaire
Les pensions de retraite de base ont été augmentées de 5,3 % à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, pour s’adapter à l’inflation.
Cela concerne aussi :
- les pensions de réversion ;
- l’Aspa (allocation de solidarité aux personnes âgées) ;
- l’allocation veuvage ou l’allocation de solidarité aux vieux travailleurs salariés.
Cette revalorisation s’applique aux affiliés du régime général (Cnav), aux indépendants (SSI), aux agriculteurs (MSA), aux fonctionnaires d’État, magistrats, militaires (SRE), aux fonctionnaires territoriaux (CNRACL), ainsi qu’aux salariés de la SNCF, la RATP et les industries électriques et gazières.
Par exemple, pour une pension de base brute mensuelle de 1 200 € en 2023, cette hausse se traduit par une augmentation de près de 64 € en 2024, portant le montant total à 1 263,6 €.
En parallèle, après un relèvement à 14 159 € de la valeur du point Agirc-Arrco au 1ᵉʳ novembre 2023 (+4,9 %), la valeur d’acquisition du point a augmenté de 4,61 % au 1ᵉʳ janvier 2024, atteignant 196 321 €. Cela signifie que chaque point gagné pendant la carrière d’un travailleur vaut désormais plus lors du calcul de sa retraite. De plus, un nouveau calendrier de paiement des prestations Agirc-Arrco a été mis en place, avec un étalement des versements sur une période plus longue, entre autres changements des modalités pratiques pour les adhérents.
Amélioration de l’information et de l’accompagnement des adhérents
Face à un déséquilibre marqué entre une demande croissante et une offre encore limitée, la Cnav déploie des efforts considérables pour renforcer l’accompagnement des assurés en s’engageant à réaliser 1 million de rendez-vous par an. En 2023, ses équipes ont réussi à honorer 600 000 entrevues, dont environ 60 % en présentiel, dépassant ainsi l’objectif initial fixé à 450 000.
Toujours dans le but de fluidifier le processus de départ à la retraite, la Cnav va étoffer son offre de services d’accompagnement professionnel pour les assurés actifs. L’objectif est de fiabiliser les données de carrière en amont de la liquidation des droits à la retraite, ce qui permettra de raccourcir les délais de traitement des demandes.
Avant fin 2024, les concernés pourront vérifier les informations déjà disponibles pour chaque étape clé de leur parcours professionnel, et remplir directement les cases manquantes. L’Assurance retraite va également mener des campagnes d’information auprès de certains profils d’assurés pour qui l’anticipation de la reconstitution de carrière anticipée est particulièrement délicate, en raison d’expatriations, de perception de minima sociaux ou de périodes de chômage.
En outre, dans le but de remédier au non-recours aux droits à la retraite, la Cnav a entrepris d’identifier les assurés non informés de leurs droits ou n’ayant pas accompli les démarches nécessaires. La Cnav s’engage à leur fournir une assistance personnalisée.
Le dispositif « RADAR » (Repérer et Accompagner les Assurés dans leurs Démarches Retraite) est actuellement expérimenté dans certaines caisses, avant une généralisation à l’échelle nationale. De même, les efforts de simplification du formulaire et d’amélioration du service en ligne se poursuivent pour diminuer le non-recours aux pensions de réversion.
Afin de promouvoir le bien-vieillir et de préserver l’autonomie des seniors, l’Assurance retraite continue sa politique en collaboration avec la MSA, la CNRACL et l’Agirc-Arrco. Dans cette perspective, une nouvelle mouture du portail national d’information Pourbienvieillir.fr sera déployée dans le courant de l’année. Ce dernier proposera notamment un service de géolocalisation et d’inscription aux activités de prévention et de soutien du lien social (ateliers, conférences, etc.) dédiées aux retraités et aux personnes âgées.
Enfin, la diffusion d’un programme de 40 vidéos intitulé « Les Zastuces pour Bien vieillir », couvrant 20 thématiques de prévention, est attendue.
Renforcement de la digitalisation
La reconnaissance biométrique fera son entrée, à partir de juin 2024, dans le quotidien des 1,4 million de retraités français qui vivent à l’étranger. L’Assurance retraite ainsi que ses partenaires au sein du GIP Union retraite déploieront progressivement cette technologie afin de simplifier les démarches administratives liées à la justification de leur existence auprès des divers régimes de retraite français.
La Cnav souligne également le rôle que la biométrie est amenée à jouer dans la prévention de l’usurpation d’identité et la lutte contre la fraude.
Ce volet est d’ailleurs crucial. En vue d’accroître la fiabilité des paiements des retraites, les caisses régionales de l’Assurance retraite ont obtenu l’accès au Fichier des comptes bancaires français (Ficoba) depuis la mi-mars 2024. Cette mesure permet aux organismes concernés de vérifier en temps réel les coordonnées bancaires des retraités, contribuant ainsi à réduire les erreurs de paiement et à fluidifier les transactions.
La digitalisation croissante implique bien entendu le renforcement de la cybersécurité. En conséquence, l’Assurance retraite met en place des dispositifs supplémentaires de supervision et d’alerte. En parallèle, elle crée une équipe opérationnelle dédiée à la surveillance, au déclenchement et à la gestion des alertes de sécurité.
Pour rappel, en raison de la réforme des retraites de 2023, l’âge légal minimum de départ à la retraite a été repoussé. Pour la génération 1962, il faudra avoir 62 ans et 6 mois révolus pour pouvoir liquider ses droits en 2024, ce qui représente une augmentation de 6 mois par rapport à l’âge légal précédemment applicable.
Par ailleurs, la condition d’obtention d’une retraite à taux plein pour la génération 1962 a également été modifiée, exigeant désormais 169 trimestres de cotisation contre 168 avant la réforme. Ce changement majeur requiert des initiatives de soutien pour les travailleurs âgés, tels que la formation professionnelle, l’aménagement du temps de travail et l’accès aux soins de santé, afin de leur permettre de continuer à travailler dans les meilleures conditions.
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