Allocation de formation des enseignants : un coup de rabot pour les enseignants de la génération 80-90
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Les enseignants qui ont suivi leur formation dans les années 1980 et 1990 ont touché une allocation pendant une durée maximale de deux ans. La somme ainsi perçue, d’un montant allant de 30 000 francs à 50 000 francs par an, devait leur permettre de valider huit trimestres de retraite supplémentaires afin de remplir plus tôt les conditions d’accès au taux plein. Après plusieurs années d’attente, la décision est tombée : seule la moitié de cette allocation sera prise en compte.
Promesse d’une allocation de formation validant huit trimestres de retraite
Les deux années d’allocation versées aux enseignants formés durant les décennies 1980 et 1990 auraient dû leur rapporter huit trimestres de retraite supplémentaires, permettant un départ à taux plein plus précoce. Le coup de pouce est non négligeable, puisque l’éligibilité à une pension sans décote est soumise à des conditions strictes, d’âge et de durée de cotisation.
Pour rappel, avec la réforme des retraites, il faut désormais comptabiliser 172 trimestres pour bénéficier d'une retraite à taux plein.
Mais jusqu’à présent, la mesure n’avait pu être appliquée, faute de décret détaillant ses modalités dans le calcul de la retraite. « Un texte devrait être publié "avant la fin de l’année" pour formaliser cet engagement », c’est ce que le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques a annoncé au média Capital.
Un avantage finalement réduit de moitié pour les enseignants
Malheureusement pour les enseignants concernés, le ministère a précisé que « l’allocation ne sera comptabilisée qu’à hauteur de 50 % de la période de perception ». Cela signifie qu’ils ne gagneront que quatre trimestres supplémentaires au lieu de huit pour leurs deux années de formation. Ludovic Lerat, de l’Unsa enseignants, a tenu à relativiser cette réduction de l’avantage promis, estimant que « la moitié n’est déjà pas négligeable ».
Tous ne partagent cependant pas son avis. Certains observateurs parlent d’un « coup de rabot imposé par Bercy », d’autres soutiennent que « cette demi-récompense ne va satisfaire personne »
Olivier Rietmann, sénateur Les Républicains de la Haute-Saône, se montre particulièrement critique, lui qui se bat depuis des mois pour que soient complétés comme prévu les droits à la retraite de ces enseignants. Il dénonce « une arnaque d’État » et rappelle qu’« à l’époque, lorsque les pouvoirs publics avaient lancé un appel aux étudiants pour venir grossir les rangs de l’Éducation nationale, ces derniers avaient répondu présents ».
Trente ans plus tard, la promesse qui les a en partie motivés n’est pas totalement tenue. Et cela alors que la réforme, en repoussant l’âge légal de départ à la retraite, va compliquer davantage le bénéfice d’une retraite à taux plein pour de nombreux travailleurs français.
Les enseignants formés dans les années 1980-1990 ont reçu une allocation devant leur permettre de valider huit trimestres de retraite. L’État a finalement décidé de ne leur en accorder que quatre et annonce un décret d’application d’ici à la fin d’année, malgré les nombreuses critiques soulevées par cette décision.
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