La souffrance et les problèmes des personnes âgées vivant dans les Ehpad
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Des témoignages bouleversants recueillis par l’ONFV dévoilent les problèmes des personnes âgées qui vivent dans les Ehpad. La mort ne leur fait plus peur, parce qu’ils ont cessé d’exister depuis un certain temps déjà.
L’Observatoire national de la fin de vie a mené des études auprès de 24 seniors vivant en Ehpad et 35 proches de résidents d’Ehpad en 2013. Ils ont récemment publié un rapport qui dévoile quelques témoignages des personnes interrogées et qui tire la sonnette d’alarme afin que les premiers responsables réagissent dans le bon sens. Ce rapport a été remis à la ministre de la Santé et à la ministre en charge de l’Autonomie. Il permet aussi d’avoir une idée de ce que subissent ces seniors à la fin de leur existence : il faut savoir que, tous les ans, il y a 90 000 résidents qui meurent en maison de retraite.
L’exclusion, une première mort pour les personnes âgées
Les seniors se sentent totalement inutiles et exclus de « la vraie vie » : ils ne travaillent plus et ne se déplacent plus comme avant. En plus, trois quarts des personnes admises en maison de retraite n’y vivent que par nécessité. Certaines d’entre elles ont déclaré à leurs proches qu’elles préfèreraient mourir d’une façon tragique.
D’une part les seniors estiment qu’il s’agit d’une manière plus élégante « de se débarrasser des gens ». C’est en quelque sorte l’image que leur renvoient les maisons de retraite. D’autre part, les proches sont rongés par un sentiment de culpabilité, mais doivent quand même penser à préserver leur vie privée.
Les maisons de retraite : « un miroir de la démence »
Le rapport de l’ONFV a également relevé un fait indéniable : 42 % des résidents sont atteints de maladies de type Alzheimer. Les seniors en bonne santé subissent des traumatismes psychiques au quotidien lorsqu’ils voient les crises de ces patients : en effet, les cris et les oublis de leurs voisins les angoissent parce qu’ils redoutent de finir comme eux.
Toutes les 40 minutes, une personne âgée admise à l’hôpital trouve la mort. L’Observatoire préconise la présence d’une infirmière en Ehpad afin de limiter les transferts ainsi que les multiples analyses souvent injustifiées qui peuvent être fatals pour les seniors.
Dans 53 % des cas, les résidents n’abordent jamais la question de la fin de vie avec leurs proches. Ces derniers leur demandent de ne pas parler de mort pour les inciter à continuer à vivre. La plupart d’entre eux ne supportent pas d’entendre leurs voisins malades qui souffrent pendant une longue période avant de rendre l’âme : « pourvu que cela ne m’arrive pas », « à quoi ça sert de vivre un mois de plus ou de moins ? ». 5 % des personnes âgées rédigent une lettre pour dévoiler leurs souhaits sur leur fin de vie et 33 % ont préféré désigner une personne de confiance pour s’en charger.