Juin 2024
Des prévisions financières dégradées pour le régime de retraite français
- Le
- Écrit par Stephane Duvignol
Le 13 juin dernier, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a rendu son rapport sur la situation du système français. Les projections sont moins optimistes qu’en 2023 après l’entrée en vigueur de la réforme. En effet, le déficit du régime risque d’atteindre 0,4 % du PIB en 2030, au lieu des -0,2 % initialement prévus. Face à un contexte économique défavorable, il semble que les évolutions réglementaires introduites par le gouvernement d’Élisabeth Borne soient insuffisantes. Explications.
Les comptes du régime de retraite français dans le rouge jusqu’en 2070
Tous les ans, le COR, organe indépendant placé sous l’égide du cabinet du Premier ministre, est tenu de livrer des prévisions actualisées suivant la conjoncture. Son récent rapport montre que la situation empire. En effet, l’an dernier, au lendemain de la réforme des retraites, cette entité de référence composée des partenaires sociaux, des élus et d’experts, annonçait « un déficit de 5,8 milliards d’euros équivalent à 0,2 % du produit intérieur brut (PIB) ». Désormais, il table sur « 0,4 % du PIB à l’horizon 2030, et même 0,8 % du PIB en 2070 ». En comparaison, en 2023, le solde des ressources et dépenses de ce système présentait un écart positif correspondant à 0,1 % du PIB.
Ces conclusions vont ainsi à l’encontre des estimations mises en avant par l’administration Borne pour justifier notamment le report de l’âge légal de départ à 64 ans au lieu de 62 ans. Selon la locataire de Matignon, « la mesure visait à préserver l’équilibre du système par répartition d’ici à 2030 ».
Mais il semble qu’elle ne suffise pas. Les cotisations représentant deux tiers de l’argent qui alimente les caisses du régime, leur montant devrait augmenter en même temps que la durée d’activité. Or, le COR n’anticipe que 385,6 milliards d’euros de ressources pour 2023, soit 13,6 % du PIB. Ce pourcentage devrait encore diminuer, pour s’établir à 12,4 % du PIB en 2070. Ce recul est notamment attribué au ralentissement de la hausse des cotisations des fonctionnaires, dont le salaire est quasiment gelé.
La dégradation des projections du COR est due à une combinaison de facteurs
La dégradation des projections du COR est liée à celle des prévisions macroéconomiques communiquées par l’Exécutif. En mars, Bercy a mis fin à une longue période d’incertitude en publiant le chiffre définitif du déficit budgétaire de la France pour 2023 : -5,5 % du PIB. Ce montant, nettement plus élevé que les -4,9 % anticipés, a conduit le gouvernement à réviser ses estimations pour 2024 de -4,4 % à -5,1 % du PIB.
Par ailleurs, avec un ratio de 13,4 % du PIB, les dépenses de retraite pèsent plus lourd sur le budget national. Ce chiffre devrait atteindre 13,7 % en 2030 avant de redescendre à 13,2 % en 2070 (au lieu de 13,5 % et 13 % respectivement dans le rapport de l’an dernier). Le COR y inclut une revalorisation plus importante que prévu des pensions complémentaires Agirc-Arrco en novembre 2023.
En dépit de la réforme, ces dépenses continueront de croître à un rythme supérieur à celui du PIB dans les années à venir, sous l’effet d’un accroissement du nombre de retraités et du montant moyen des pensions. Toutefois, une fois cet effectif stabilisé, les charges diminueront en proportion de la richesse nationale.
Enfin, l’évolution des méthodes utilisées pour l’édition 2024 de son rapport pourrait avoir une incidence sur ses calculs. Sous l’impulsion de Gilbert Cette, remplaçant de Pierre-Louis Bras, l’institution adopte en effet une approche plus prudente en ce qui concerne les conjectures de croissance.
Quatre scénarios de long terme sont proposés, avec des taux allant de +0,4 % à +1,3 %, ce qui représente une révision à la baisse par rapport aux hypothèses de +0,7 % à +1,6 % retenues pour les éditions précédentes. L’AFP ajoute que « le COR privilégie un scénario de référence avec une croissance de la productivité du travail de +1 %, les autres étant réservées à des études de sensibilité moins approfondies ».
L’IEM critique l’exclusion d’une grande partie des déficits des estimations du COR
Le COR se voit reprocher la sous-estimation des déficits, en raison de l’omission d’une proportion significative depuis 2002.
Une étude de l’Institut économique Molinari (IEM) contredit ainsi les affirmations du Conseil, en annonçant un déficit de 53 milliards d’euros pour les retraites en 2023, équivalant à 1,9 % du PIB, à l’opposé de l’excédent de 3,8 milliards d’euros indiqués par le COR. Selon l’IEM, « l'instance n’a pas considéré 56 milliards d’euros de déficits pour l’année dernière, soit 2 % du PIB ».
Il critique notamment la non-comptabilisation de ceux du secteur public depuis 2002, alors que l’État subventionne plusieurs régimes de retraite : les fonctionnaires civils et militaires, les fonctionnaires locaux et hospitaliers, les agents de la SNCF et de la RATP, ainsi que les ouvriers d’État.
Nicolas Marques, directeur général de l’IEM, estime qu’« il est absurde d’évaluer les déficits des retraites en excluant ceux liés aux fonctionnaires ». Il réclame ainsi une transparence accrue et une révision totale des méthodologies de calcul du COR pour y intégrer les subventions et les déséquilibres des régimes publics. Pour les auteurs de l’analyse, « cette approche permettrait d’obtenir une vision claire de la situation financière des retraites en France et de proposer des solutions plus efficientes pour l’équilibre des finances publiques ».
De son côté, l’instance avance que, « pour que le relèvement de l’âge de départ à la retraite permette de rétablir l’équilibre financier du régime, il faudrait porter le seuil à 64,4 ans en 2030 et 66 ans en 2070 ». Il reste à voir la position des différents acteurs politiques concernant une éventuelle nouvelle réforme à l’approche des législatives anticipées.
Parmi les dépenses supplémentaires à venir, le COR prévoit une hausse du coût moyen des pensions de 0,4 % en 2030, 1,5 % en 2050 et 2,4 % en 2070. Quant aux petites retraites, la réforme a décidé le relèvement du montant plancher à environ 1200 euros (incluant la complémentaire). Le minimum contributif a ainsi été valorisé à 733,03 € brut par mois depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, et peut grimper à 876,13 € pour les actifs ayant cotisé au moins 120 trimestres.
Plan Epargne Avenir Climat : investir pour l'avenir de la planète et de vos enfants
- Le
- Écrit par Katia Fleury
Plan Épargne Avenir Climat : un nouveau produit d'épargne responsable
Le Plan Épargne Avenir Climat (PEAC) est un placement financier innovant, disponible dès le 1ᵉʳ juillet 2024, qui permet aux jeunes de moins de 21 ans de contribuer à la transition écologique tout en se constituant un capital. Surtout, il s'agit d'une nouvelle solution d'épargne pour les parents en quête de placements pour leurs enfants.
Il représente une alternative intéressante au Plan d'Épargne Retraite (PER) qui ne peut plus être souscrit (depuis le 1ᵉʳ janvier 2024) par les parents au nom de leurs enfants.
Fonctionnement du PEAC
Ouverture et versements
- ouvert à tous les mineurs et jeunes majeurs de moins de 21 ans résidant fiscalement en France ;
- un seul PEAC par personne ;
- un plafond de versement est fixé à 22 950€ comme celui du livret A.
Investissement
L'argent versé est investi dans des fonds labellisés ISR (Investissement Socialement Responsable) ou disposant d'un autre label mentionné dans le Code de l'environnement comme France Finance Verte. Ces fonds financent des entreprises et des projets contribuant à la lutte contre le changement climatique et à la protection de l'environnement.
Disponibilité
- les fonds sont bloqués jusqu'à la majorité du titulaire, soit 18 ans. Ensuite, pour disposer du capital, il faut que le PEAC ait été ouvert depuis au moins 5 ans ;
- en cas de décès de l'un des parents ou d'invalidité du titulaire, ce dernier peut retirer de l'argent avant sa majorité.
Un plan d'épargne avenir climat est automatiquement clôturé le 31 décembre de l'année du 30ᵉ anniversaire de son titulaire. Les sommes disponibles sont alors placées sur un compte lui appartenant, qu’il doit avoir indiqué. (Source Service Public).
Rémunération du plan d'épargne avenir climat
La rémunération du PEAC ne sera pas fixée par le gouvernement : elle dépendra naturellement des fluctuations des marchés financiers et de la performance des entreprises apparentées.
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire a cependant précisé que le rendement de ce produit sera « plus attractif que celui du Livret A », actuellement de 3 %.
Pourquoi ouvrir un PEAC ?
- un investissement responsable : vous participez à la transition écologique en finançant des projets durables ;
- un avantage fiscal : la fiscalité du PEAC s'apparente à celle des livrets réglementés, donc une exonération d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux ;
- un soutien à la jeunesse : une façon pour les jeunes de se constituer un capital pour leurs projets ;
- une sensibilisation à l'environnement : un moyen de s'informer et d'être sensibilisé aux enjeux environnementaux.
Comment ouvrir un PEAC ?
Le PEAC peut être ouvert auprès de la plupart des banques, sociétés de gestion, compagnies d'assurance, mutuelles... L'ouverture se fait en ligne ou en agence.
Il prendra alors la forme, soit :
- d'un compte titres dans lequel des valeurs mobilières seront détenues ;
- d'un contrat de capitalisation avec des supports financiers divers.
Vers une revalorisation de la retraite complémentaire des auto-entrepreneurs
- Le
- Écrit par Stephane Duvignol
Le système actuel de cotisation pour les autoentrepreneurs ne génère que très peu ou pas de points de retraite complémentaire. Soucieux d’améliorer la protection sociale de ces travailleurs indépendants et de leur garantir une pension plus conséquente, le gouvernement prévoit de relever progressivement leur taux de cotisation à partir du 1ᵉʳ juillet prochain.
Hausse progressive du taux de cotisation jusqu’en 2026
Depuis 2018, et leur basculement vers le régime général de la Sécurité sociale, environ 600 000 autoentrepreneurs exerçant des professions libérales (traducteurs, consultants, experts-comptables, etc.) ont cessé d’acquérir des points pour leur retraite complémentaire. En effet, malgré les 22 % ponctionnés sur leur chiffre d’affaires annuel, ils contribuent désormais uniquement pour l’assurance maladie, la maladie, la maternité, l’invalidité, le décès, ainsi que le régime de retraite de base.
Selon Grégoire Leclercq, président de la Fédération nationale des autoentrepreneurs (FNAE), « l’Assurance retraite considère ces sommes insuffisantes pour obtenir une pension additionnelle ». Afin d’améliorer la situation de ces travailleurs, un projet de décret prévoit une hausse progressive du taux de cotisation retraite complémentaire.
Seules les activités libérales BNC (bénéfices non commerciaux) sont concernées avec une distinction entre les affiliés à la CIPAV (métiers réglementés comme les architectes) et ceux au régime général (graphistes, métiers de conseil, naturopathes, rédacteurs web...) .
L'augmentation prendra effet au 1ᵉʳ juillet 2024 (Décret n°2024-484 du 30 mai 2024) de la façon suivante :
Activités libérales BNC | Situation actuelle | 1ᵉʳ juillet 2024 | 2025 | 2026 |
Créées avant 2018 |
21,2 % | 23,2 % | ||
Créées depuis 2018 | 21,1 % | 23,1 % | 24,6 % | 26,1 % |
Activités réglementées CIPAV | 21,2 % | 23,2 % |
Des gains sur la pension variable selon le profil de l’autoentrepreneur
L’augmentation des cotisations retraite complémentaire devrait se traduire par une amélioration des pensions de retraite des autoentrepreneurs concernés. La FNAE estime qu’« une cotisation supérieure à 26 % permettrait de générer en moyenne une retraite complémentaire de 75 euros par mois, en contrepartie d’un apport supplémentaire annuel de 500 euros ».
Cependant, ces chiffres sont indicatifs et ne tiennent pas compte des caractéristiques individuelles de chaque entrepreneur, notamment son chiffre d’affaires, sa durée de cotisation et son âge de départ à la retraite.
Des incertitudes sur différents points clés de la mesure
Alors que l’augmentation progressive du taux de cotisation retraite complémentaire jusqu’en 2026 est actée, des incertitudes demeurent quant à l’évolution parallèle du nombre de points de retraite complémentaire obtenus. En l’absence de précisions sur ce point de la part de la direction de la Sécurité sociale, la FNAE demande l’attribution immédiate d’un nombre de points équivalent à celui qui sera octroyé lorsque le taux de cotisation atteindra son maximum, afin de garantir une équité de traitement pour tous les cotisants.
Par ailleurs, la Fédération défend le droit des autoentrepreneurs à rattraper les cotisations non versées depuis 2018 pour augmenter leur future pension. Dans ce but, elle réclame l’instauration d’un système de rachat de points de retraite complémentaire. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise concernant cette proposition.
Les autoentrepreneurs sont impactés par la réforme des retraites de 2023 sur plusieurs points. Comme les salariés, leur âge de départ à la retraite sera progressivement relevé à 64 ans d'ici à 2030 et le montant minimum de la pension est revalorisé à 85 % du SMIC. Toutefois, ils doivent déclarer un certain chiffre d’affaires pour valider un trimestre de retraite. Cette condition rend l’acquisition d’une retraite à taux plein plus difficile et plus longue pour ces travailleurs, qui ont souvent des revenus fluctuants ou modestes.
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Jeunes actifs, préparez votre retraite le plus tôt possible !
- Le
- Écrit par Stephane Duvignol
Au début de leur vie active, nombreux sont ceux qui n’accordent « aucune importance » à leur future retraite, persuadés qu’ils ont le temps de la préparer et préférant satisfaire leurs besoins immédiats. Cependant, les récentes réformes soulèvent des inquiétudes chez les jeunes travailleurs, les incitant à envisager de plus en plus tôt d’autres sources de revenus et ainsi se constituer un patrimoine suffisamment conséquent pour vivre leurs vieux jours de manière plus sereine.
Retraite : anticiper dès le début de la carrière
Les Français s’inquiètent du vieillissement de la population et des débats politiques sur l’avenir du système de retraite. Ces questionnements poussent un grand nombre de jeunes actifs à réagir en amont, c’est-à-dire mettre de l’argent de côté pour subvenir à leurs besoins lorsqu’ils « sortiront » du monde du travail. Plutôt que de se contenter de leur pension du régime général, ils explorent de leur côté d’autres possibilités pour agrandir leur patrimoine.
Déjà, bon nombre d’entre eux considèrent en effet leurs pensions comme insuffisantes, ce qui les amène à vouloir se constituer une rente ou un capital supplémentaire.
Cette tendance s’observe particulièrement chez les jeunes adultes, qui préparent déjà leur retraite avant 30 ans. Cela démontre une prise de conscience quant à l’importance de commencer à épargner tôt pour profiter d’une longue période de capitalisation.
Les étapes pour préparer sa retraite
Préparer sa retraite doit se faire de manière méthodique et commencer par un bilan financier. Cela implique d’établir un budget clair, incluant dépenses fixes et variables, ainsi qu’un budget loisirs, ce qui permet de déterminer la capacité d’épargne. Il s'agit en somme d'établir une planification financière.
Ensuite, il est impératif de constituer une épargne de précaution équivalente à trois à six mois de salaire pour faire face aux imprévus.
Placer cet argent sur des livrets réglementés comme le Livret A est recommandé. Il est cependant judicieux d’alimenter régulièrement son épargne, même avec de petites sommes, et d’ajuster son budget annuellement ou lors de changements professionnels.
La méthode des 50/30/20 est intéressante. Mise en avant par Elizabeth Warren, sénatrice américaine et experte en finances personnelles, cette règle optimise votre budget en répartissant vos revenus de la façon suivante : 50 % pour les besoins essentiels (logement, habillement, nourriture, etc), 30 % consacrés aux dépenses personnelles (loisirs, sorties, vacances) et enfin 20 % accordés à l'épargne et aux investissements.
Les produits d’épargne qui ont fait leurs preuves pour préparer sa retraite
Avec une épargne de précaution en place, différentes options d’investissement pour la retraite peuvent être explorées, telles que l’assurance-vie et le Plan d’épargne retraite (PER).
L’assurance-vie
Grâce à sa fiscalité avantageuse (surtout après huit ans de détention), l’assurance-vie fait partie des produits d’épargne les plus plébiscités en France. Les gains bénéficient d’une réduction d’impôts, et les sommes investies restent disponibles en cas de besoin.
Les rachats effectués après huit ans donnent lieu à un abattement fiscal annuel, ce qui favorise les couples dont l’imposition se fait de manière conjointe.
Le Plan d’épargne retraite (PER)
Le PER est idéal pour mettre en place un complément de revenu à la retraite. L’épargnant peut choisir de l’encaisser en une seule fois (capital) ou opter pour un versement mensuel (rente viagère).
Les versements peuvent être soustraits du revenu imposable, mais le titulaire n’y aura accès qu’une fois sa retraite actée. Néanmoins, quelques exceptions permettent une sortie anticipée, comme l’achat de la résidence principale ou une situation de surendettement.
Le PER peut être individuel ou d’entreprise, avec des possibilités de transfert d’épargne d’anciens plans vers le nouveau contrat.
L’immobilier, une valeur sûre
L’immobilier a toujours été considéré comme une valeur refuge, avec près de 50 % des Français qui estiment qu’être propriétaire de leur résidence principale est une garantie de « tranquillité » une fois en retrait du monde professionnel.
Investir dans le locatif peut aussi s’avérer rentable, les loyers perçus pouvant couvrir les remboursements d’un éventuel emprunt souscrit. En fonction de ses moyens, l’investisseur peut choisir d’acquérir une propriété dans le but d’y habiter ou bien pour la mettre en location. Dans ce deuxième cas, l’idée est d’acheter un bien « peu coûteux » tout en restant locataire peut représenter une stratégie intéressante pour constituer un capital progressif et sécurisé.
Devenir bailleur ne signifie pas forcément être propriétaire. Il est possible d’investir dans le locatif par l’intermédiaire d’une SCPI (Société civile de placement immobilier). Cela consiste à acheter des parts du capital, administrées par une société de gestion. Les avantages incluent la diversification du risque grâce à un portefeuille d’actifs variés, une gérance déléguée réduisant les contraintes procédurales et locatives, et un ticket d’entrée plus faible comparé à l’achat direct de biens.
De plus, les SCPI offrent une liquidité relative grâce à la possibilité de revendre les parts, ainsi qu’un rendement souvent attractif et stable.
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Quid des impacts de la baisse des taux sur les placements des Français ?
- Le
- Écrit par Stephane Duvignol
Après une longue période de forte hausse, l’inflation ralentit, pour s’établir à +2,2 % sur un an en avril 2024. En conséquence, lors de sa prochaine réunion, prévue ce 6 juin, la Banque centrale européenne (BCE) devrait revoir ses taux d’intérêt à la baisse. Cette décision aura bien entendu un impact, positif ou négatif selon les cas, sur le rendement des produits d’épargne.
Retour de la rentabilité sur le livret A
Suite à une décision prise par le gouvernement en août 2023, le taux du Livret A est figé à 3 % jusqu’en janvier 2025. Avec une inflation plus faible, les 55 millions de détenteurs peuvent à nouveau espérer des gains intéressants.
Sans cette mesure, la rémunération du livret A aurait dû diminuer, puisqu’elle est indexée entre autres sur l’évolution des prix (hors tabac).
Taux en baisse, mais contenu par l’État, pour le LEP
Après avoir atteint un pic à 6 %, le taux du Livret d’épargne populaire (LEP) a baissé à 5 % au 1ᵉʳ février dernier. Afin de protéger l’épargne des Français face à l’inflation, sa rémunération s’adapte à l’évolution des prix au cours du semestre précédant chaque révision du taux.
Or, les prévisions situent l’inflation à 2,5 % sur la première moitié de 2024. Le taux du LEP devrait, par conséquent, être également réduit à 2,5 % au 1ᵉʳ août prochain. Il ne peut toutefois pas descendre en dessous du taux du Livret A, majoré de 0,5 point.
L’économiste Philippe Crevel table ainsi sur un rendement de l’ordre de 3,5 %-4 % pour le LEP. Ce choix de l’Exécutif vise à dynamiser l’épargne populaire et à convaincre les 7,5 millions d’épargnants éligibles restants (sur un total de 19 millions de bénéficiaires potentiels) de souscrire à ce produit.
Embellie pour les fonds euros de l’assurance-vie
Entre 2022 et 2023, la rémunération des fonds euros de l’assurance-vie est passée de 1,9 % à 2,6 %. Selon Gildas Robert, directeur exécutif d’Accenture, « la remontée des taux des banques centrales a permis un retour vers les obligations offrant des rendements élevés ». Ce mouvement contribue à sortir d’une certaine atonie des fonds euros, conséquence des investissements réalisés dans des obligations à faible rendement ces dernières années.
Par ailleurs, les assureurs ont mobilisé leurs réserves afin de servir des taux plus attrayants à leurs clients, certains contrats affichant jusqu'à 4% de rémunération.
Cette approche s’avère fructueuse puisque la collecte nette du premier trimestre sur ces supports est positive pour la première fois depuis 2021. D’après Gildas Robert, « en disposant de liquidités abondantes à investir dans des obligations plus rentables, le rendement des actifs pourra croître, permettant aux assureurs d’égaler ou de dépasser la rémunération moyenne de 2023 ». Une diminution modérée des taux d’intérêt consécutive à l’assouplissement de la politique monétaire de la BCE sera compensée par l’inertie liée aux investissements passés, tout en boostant les marchés actions.
Rémunération faible pour les livrets bancaires, hors taux boostés
Les Français ont déposé un total de 225 milliards d’euros sur les livrets bancaires. Cette solution est privilégiée pour accueillir une épargne de précaution à court terme, une fois les plafonds du Livret A et du LDDS atteints. Il reste que ces supports sont pénalisés par leur rémunération médiocre, en dépit des relèvements de taux successifs opérés par la BCE ces dernières années. Les récentes statistiques de la Banque de France indiquent 0,91 % de rendement brut pour les livrets « ordinaires » en mars 2024, ce qui devrait minimiser l’effet d’une éventuelle baisse de 0,25 point du taux de la BCE.
Les épargnants devraient ainsi se tourner vers les livrets à taux boostés de certaines enseignes spécialisées, pour maximiser leurs intérêts sur quelques mois. Les banques en ligne comme Fortuneo et Monabanq, les filiales de constructeurs automobiles telles que Renault Bank ou Distingo Bank (Stellantis) proposent en effet des taux allant de 3 % brut à 5 % sur 3 mois. Ces acteurs s’attendent tous à une stabilisation ou à une baisse modérée des taux des livrets bancaires.
Attractivité confirmée pour les comptes à terme
Les comptes à terme ont connu un franc succès, leur solde ayant bondi à 171 milliards d’euros en mars 2024, soit 71 milliards de plus qu’en janvier 2023, tandis que leur taux moyen a atteint 3,61 %, en progression de 113 points de base, mais en deçà du pic de 3,92 % observé en décembre 2023. Ainsi, les rémunérations affichées sont légèrement moins attractives.
Sur les prochains mois, les économistes s’attendent à une érosion des rendements moyens des comptes à terme sous l’effet du recul des taux directeurs de la BCE. D’après Philippe Crevel, « ceux-ci pourraient tomber à 2,5 % d'ici à un an pour ces produits sur une durée de 12 mois ».
Dans le cas du Plan Épargne Retraite, la baisse des taux d’intérêt grève le rendement servi à l’assuré sur les fonds euros, composants majoritaires du PER. Dans le contexte actuel et dans le cadre d’une démarche de long terme, il peut être judicieux de diversifier son épargne en investissant dans des unités de compte comme les actions, l’immobilier, les devises ou les matières premières. En contrepartie de l’absence de garantie sur le capital, cette stratégie promet un rendement plus élevé.
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